Le En souvenir de notre rédacteur fondateur : hommage à Gary Levy

Article 6 / 12 , Vol 41 No. 1 (Printemps)

Le En souvenir de notre rédacteur fondateur : hommage à Gary Levy

C’est avec une grande tristesse que la Revue parlementaire canadienneannonce le décès de son rédacteur fondateur, Gary Levy, à l’âge de 71 ans, après une brève bataille contre le cancer. Né à Saskatoon, il a été dans sa jeunesse un joueur de football passionné. Il a excellé à l’école et a obtenu des diplômes de l’Université de la Saskatchewan et de l’Université Carleton, avant d’obtenir un doctorat en science politique de l’Université Laval. Avant d’entamer sa carrière au sein du gouvernement du Canada, Gary Levy a passé une année passionnante à Paris, au moment des émeutes étudiantes de 1968. Il a connu la douleur des matraques de la gendarmerie française. De retour au Canada, il a commencé à travailler à la nouvelle direction de la recherche de la Bibliothèque du Parlement à Ottawa. Il a rapidement assumé la rédaction de la Revue parlementaire canadienne, qu’il a fait progresser de simple bulletin d’information à journal canadien de premier plan sur la pratique parlementaire. Effectuer la transition de fonctionnaire à agent contractuel a permis à Gary Levy d’explorer de nombreux autres champs d’intérêt, notamment : être greffier aux comités du Sénat du Canada, organiser des séminaires, accepter diverses affectations d’enseignements universitaires et étudier la publication assistée par ordinateur à New York (où il est retourné plus tard pour une période d’un an comme chercheur canadien résident à l’Americas Society). À sa retraite, Gary Levy a été un passionné de ski de fond et de cyclisme qui adorait explorer le parc de la Gatineau. Il a même trouvé le temps de contribuer à la Revue parlementaire canadienne, notamment par une critique de livre publiée dans notre numéro précédent. Le comité de rédaction de la Revue parlementaire canadienne est profondément reconnaissant envers Gary Levy pour ses décennies de travail avec la revue, et pour la chance que plusieurs d’entre nous avons eue de travailler avec lui et de le connaître personnellement. Dans cet hommage, Gary William O’Brien, ancien greffier du Sénat, greffier des Parlements et membre du comité de rédaction de la Revue parlementaire canadienne, revient sur la carrière et l’héritage de son ami..

Corps du texte : J’ai rencontré Gary pour la première fois à la fin des années 1970 alors qu’il travaillait pour Philip Laundy à la direction de la recherche de la Bibliothèque du Parlement et que j’étais aux Journaux de la Chambre des communes. J’ai immédiatement su qu’il s’agissait de quelqu’un qui comprenait véritablement les rouages du Parlement. Si nous pouvions le comparer à une autre personne de notre histoire parlementaire qui, en plus d’avoir un point de vue d’initié, a contribué par ses écrits à l’augmentation de nos connaissances, c’est Arthur Beauchesne qui me viendrait à l’esprit. En fait, Gary était fort intéressé par Beauchesne et a écrit à son sujet une mini-biographie en quatre parties dans la Revue parlementaire canadienne en 1985-1986. Gary y décrit Beauchesne comme « un étudiant exceptionnel », « un écrivain prolifique sur des sujets parlementaires », « un conférencier recherché » qui « a participé aux grands débats politiques de son temps » et qui « a vu dès le début le Parlement du point de vue d’un président. » Beaucoup de ces mêmes qualités pourraient s’appliquer à Gary lui-même. S’il y a une différence, c’est que Gary était plus un érudit qu’un journaliste. Peut-être qu’une comparaison plus appropriée serait Alpheus Todd ou Sir John George Bourinot. Quoi qu’il en soit, la place de Gary est parmi les géants intellectuels de l’histoire parlementaire canadienne.

Gary a laissé une précieuse collection d’écrits publiés pour tous les étudiants du Parlement. Ils portent sur des questions comme la prorogation, les élections à date fixe, la convention sur la confiance, l’évolution de la présidence, le directeur parlementaire du budget, la réforme parlementaire, la modernisation du Sénat, et la convocation et l’assermentation des témoins.

Gary n’était cependant pas seulement un observateur. En tant qu’agent de recherche, et plus tard en tant que greffier de comités sénatoriaux, il s’est entièrement donné à ses mandats et a apporté d’importantes contributions au comité sur la réforme de la Chambre des communes (Comité McGrath), au comité sénatorial de l’aéroport Pearson et au comité sénatorial spécial sur l’euthanasie et le suicide assisté.

En tant que rédacteur en chef de la Revue parlementaire canadienne durant plus de 30 ans, il a voyagé et assisté à d’innombrables conférences parlementaires et était souvent au téléphone à la recherche de contributions de la part de députés, de sénateurs, d’employés et d’universitaires. Sous sa direction et avec le soutien des greffiers de la Chambre des communes et de la Section canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth, la Revue est passée d’un simple bulletin d’information à un important journal sur les questions parlementaires. Il a également transmis ses connaissances en tant que professeur à l’Université Western Ontario, à l’Université d’Ottawa et à l’Université de la Colombie-Britannique. Récemment, il a été chercheur invité à la chaire Bell d’études sur la démocratie parlementaire canadienne à l’Université Carleton.

Plus tard au cours de sa carrière, il a donné des cours sur le système politique canadien dans des universités de la République populaire de Chine et s’est investi grandement dans la Société d’amitié Canada-Chine.

J’admirais grandement Gary et passais de nombreuses heures avec lui à jouer au golf et à bavarder au cours de longs déjeuners. J’étais aussi dans les tranchées avec lui pendant l’enquête sur l’aéroport Pearson. Beaucoup de ses collègues ont fait part de sa gentillesse, de son intérêt sincère pour ceux qui l’entouraient et de son sens de l’humour.

Je suis très attristé par sa perte. C’était un vrai gentleman. Comme l’a dit Paul Benoit, son cher collègue au cours de ces nombreuses années : « Le Parlement du Canada a perdu un ami proche et de longue date ».

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