Les parlements dans une pandémie
Aviez-vous une pandémie mondiale sur votre carte de bingo 2020? Pourtant, il y a maintenant des mois que cet événement a profondément bouleversé notre vie personnelle et professionnelle.
De nombreux travailleurs non essentiels ont été renvoyés à la maison pour limiter la propagation de la COVID-19. Certains ont été mis à pied, d’autres ont commencé à travailler de chez eux. Les écoles ont été fermées et de nombreux étudiants ont connu ce qui est probablement la plus longue relâche scolaire de l’histoire. Nos institutions, notamment nos parlements, se sont adaptées à un monde où les exigences de la santé publique liées à la distanciation physique ont tout bouleversé, de la disposition des sièges en chambre aux délibérations par vidéoconférence, en passant par le fait que des députés de l’opposition sont devenus membres de comités du cabinet.
Dans le présent numéro, nous examinerons sous différents angles la manière dont les parlements et le personnel parlementaire ont travaillé en temps de pandémie. Mike Morden, du Centre Samara pour la démocratie, résume les résultats d’une enquête réalisée par la Revue parlementaire canadienne auprès de greffiers et qui porte sur les changements apportés aux séances et délibérations parlementaires. Steven Chaplin s’est penché sur des exemples canadiens et internationaux de modifications parlementaires. Il soutient que des séances hybrides (un mélange de participation présentielle et virtuelle), combinées à un rôle plus important pour les travaux des comités, pourraient s’avérer une solution viable à moyen terme pour les parlements en temps de pandémie.
Ailleurs dans le numéro, des auteurs explorent les effets de la pandémie sur des parlementaires qui sont parents (Bittner et Thomas), sur des employés du Parlement (Wilson), de même que sur des institutions comme les bibliothèques et les assemblées législatives elles-mêmes (Lank et Dewetering, Paradis et McGreechan). Ils se penchent également sur des arrangements intéressants entre les gouvernements et les oppositions (Lewis et Burroughs). Nous avons tenu une table ronde réunissant des parlementaires et des greffiers de comité afin de leur demander comment avait fonctionné la participation virtuelle. Nos rapports législatifs renferment également une foule de renseignements sur la manière dont les différentes administrations ont relevé les défis posés par la COVID-19. Le numéro se termine par une chronique sur le premier Président de l’Assemblée législative de l’Alberta, qui est décédé prématurément après avoir contracté la grippe espagnole lors de la pandémie survenue il y a cent ans.
Au moment de la publication, seulement six mois se sont écoulés depuis le début de la pandémie. Nous ne connaissons pas encore l’étendue des changements qui en découleront et nous ne savons pas s’ils seront permanents. Dans les numéros à venir, la Revue parlementaire canadienne s’efforcera de suivre l’évolution des effets de la pandémie sur les parlements, tant dans ses rapports législatifs que dans ses articles de fond.
Will Stos
Directeur