Perfectionnement professionnel pour parlementaires : des participants font part de leur expérience
En collaboration avec la Banque mondiale, l’Association parlementaire du Commonwealth (l’APC) et d’autres partenaires internationaux, la School of Continuing Studies de l’Université McGill offre deux programmes de perfectionnement professionnel pour parlementaires. L’un est adapté au personnel (le certificat de perfectionnement professionnel en gestion parlementaire) et l’autre est axé sur les députés nouvellement élus (le certificat de perfectionnement professionnel en gouvernance parlementaire). Dans le cadre de cette table ronde modifiée*, la Revue parlementaire canadienne réunit (6?) anciens participants à ces programmes pour discuter de la façon dont les programmes les ont aidés à bien comprendre, voire même à mieux comprendre, le fonctionnement des institutions parlementaires de type Westminster. *En raison des défis liés aux fuseaux horaires, cette table ronde regroupe les discussions de plusieurs téléconférences et soumissions par courriel. Les participants ont pu ajouter ou modifier leurs commentaires après avoir lu une ébauche de la transcription fusionnée.
Carina Alves, Buchere Philip Brightone, Alyson Queen, Mateo Lagimiri, Carly Maxwell,
Cherie Morris-Tafatu
La Revue parlementaire canadienne : Comment avez-vous entendu parler du programme et pourquoi avez-vous décidé de vous y inscrire?
Carina Alves: J’ai été élue en 2018. C’était tout nouveau pour moi. Ici, nous n’avons pas de politiques partisanes établies. J’ai appuyé le seul parti officiel que nous ayons sur l’île (d’autres sont apparus depuis, à la suite de nos réformes électorales).
Auparavant, j’étais professeure de mathématiques. Je n’avais jamais eu de travail où je n’avais pas fait une formation en cours d’emploi, des études ou un cours, ou un travail bénévole à l’avance pour m’aider à me préparer. Devenir politicienne est une expérience unique. Pour être honnête, j’étais très peu convaincue de mes connaissances. J’avais l’appui de mon parti, ce qui était magnifique, et je n’aurais pas tenu le coup sans lui. Mais comme je n’avais que des connaissances de base, je me suis vraiment sentie dépassée. La possibilité de suivre un cours qui me permettrait d’acquérir certaines compétences a donc été la principale raison de ma décision. Cela m’a permis de me sentir plus à l’aise dans mon rôle.
J’ai pris connaissance du programme par l’entremise de l’Association parlementaire du Commonwealth (l’APC). La personne responsable de l’aspect administratif de notre parlement, que l’on appelle le greffier, a fait parvenir l’information à tous les nouveaux députés et deux d’entre nous se sont inscrits.
Lorsque j’ai commencé le cours, j’occupais mon poste depuis un an déjà, alors j’en savais beaucoup sur certains éléments du cours. Il aurait été bien de suivre le cours peu de temps après avoir été élue. Le cours m’a certes été utile, mais si j’avais pu le faire plus tôt, il aurait été encore plus utile, selon moi.
Alyson Queen: Je travaille sur la Colline du Parlement et dans les environs depuis plus d’une décennie. J’occupe ce poste depuis 2019. J’ai eu connaissance du programme par différents canaux. J’ai effectué des recherches par moi-même pour me faire une idée plus précise.
Je voulais vraiment élargir mes connaissances parlementaires du point de vue administratif. C’était le bon moment pour moi d’entreprendre un perfectionnement professionnel supplémentaire. Puis la pandémie est arrivée. Je pense que l’un des aspects les plus avantageux pour moi était de pouvoir faire le programme en ligne. D’une certaine façon, c’était le bon moment, parce que nous pouvions le faire en ligne alors que d’autres activités étaient interrompues. La capacité de discuter de ce qui se passait dans les divers parlements avec les autres participants, au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie, a été inestimable.
L’un des principes fondamentaux d’un parlement est de pouvoir débattre et discuter. L’un des points saillants pour moi a été de pouvoir avoir ces discussions parallèles avec des collègues avec qui je peux maintenant rester en contact ou à qui je peux envoyer une note. Ce sont les canaux informels qui vous permettent de mieux comprendre ce qui se passe dans le monde ou, dans ce cas précis, dans les parlements. La durée du cours était également raisonnable, ce qui m’a permis d’atteindre mes objectifs même si j’étais très occupée au travail et à la maison.
Mateo Lagimiri: L’initiative est venue du bureau du Pacifique du Programme des Nations Unies pour le développement, basé aux Fidji et dirigé par l’un de nos anciens consultants, Dyfan Jones. Il a amené le cours de l’Université McGill au bureau du Pacifique. C’était l’une de ses premières initiatives pour les Fidji et la majeure partie de la région du Pacifique. En 2018, une dizaine d’îles du Pacifique se sont inscrites au cours offert par l’Université McGill.
Auparavant, aux Fidji, certains de nos employés pouvaient se rendre à Montréal pour suivre le cours, revenir, puis suivre les autres modules en ligne. Nous avons deux projets de perfectionnement professionnel : le Projet d’appui au Parlement des Fidji et l’Initiative d’efficacité parlementaire du Pacifique. En 2018, les Fidji ont accueilli le premier cours de l’Université McGill. En 2019, celui-ci a eu lieu à Vanuatu. Malheureusement, en raison de la pandémie, nous avons dû suivre les deux derniers modules en ligne.
Carly Maxwell : J’ai entendu parler du programme par un de mes collègues qui était de la cohorte précédente à la mienne. Il m’a dit qu’il avait vraiment apprécié l’expérience. Je suppose qu’on pourrait dire que c’est du bouche-à-oreille. L’Université McGill a aussi une excellente réputation. Lorsque l’APC a de nouveau envoyé son courriel pour offrir une place dans le cours ou une bourse, j’ai donné mon nom.
Buchere Philip Brightone : En ma qualité de directeur de la formation et de la recherche, j’ai plusieurs collègues qui ont suivi le programme de l’Université McGill. Je me suis donc intéressé davantage au programme. J’ai rédigé un document qui a mené à la signature officielle d’un protocole d’entente entre l’Université McGill et la Commission du service parlementaire du Kenya. Cela a commencé en 2015.
En tant que concepteur de programmes d’études, j’ai examiné le contenu de la formation et j’ai rapidement décidé de la suivre, parce que je trouvais que c’était la mieux adaptée aux agents des affaires parlementaires comme moi. Ce que j’ai bien aimé du programme, c’est sa flexibilité, sa pertinence, sa diversité et son adaptabilité. De plus, les objectifs de la formation étaient très bien conçus et m’ont persuadé de m’y inscrire.
Cherie Morris-Tafatu : J’ai pris connaissance de la formation par l’entremise des correspondances de l’APC, puisque c’est géré par le greffier du Parlement. L’information a été envoyée au Président de l’Assemblée, en tant que président de la section de notre État de l’APC et on a demandé aux employés de manifester leur intérêt. Cependant, des revendications concurrentes concernant les rôles de nos employés les ont empêchés de saisir l’occasion. Pour ma part, j’étais déterminée. J’ai pris le risque calculé que, malgré mon rôle occupé et mes obligations familiales, j’allais profiter de cette occasion pour suivre la formation. Je suis très heureuse de l’avoir fait.
Le but premier de ma décision de m’inscrire était de m’aider dans mon rôle de greffière du Parlement de Niue. Je dois m’acquitter avec compétence de mes fonctions constitutionnelles enchâssées à l’article 27 de la Constitution de Niue. J’estimais que la formation m’aiderait à acquérir les meilleurs outils, connaissances et compétences dans les aspects de la gestion parlementaire pour m’acquitter de mes fonctions constitutionnelles de façon professionnelle, efficace et efficiente, tout en atteignant mon objectif personnel. Que j’atteigne ou non cet objectif, c’est une autre histoire, mais j’étais déterminée à tenter ma chance. C’était fondamental, parce que je proviens du domaine de l’agriculture, de l’horticulture et des ressources humaines. Toutefois, l’amalgame des compétences que j’ai acquises dans ces professions m’a beaucoup aidée dans cette formation.
Ce que j’ai le plus aimé des six cours, c’est qu’ils étaient très participatifs, bien structurés et adaptés à l’objectif. En tant que greffière du Parlement et secrétaire des principaux comités spéciaux, la formation ne pouvait mieux tomber.
RPC : J’aimerais revenir sur quelque chose que Carina a dit au sujet du fait qu’elle est nouvelle dans son poste de parlementaire et qu’elle suit cette formation. Y a-t-il eu une forme de formation donnée par votre parlement avant que vous ne commenciez votre rôle de député?
CA : Après notre élection, nous avons eu deux semaines de ce qui était considéré comme de la « formation ». Mais pour moi, comme j’ai été enseignante, je dirais simplement qu’on nous a donné de la théorie pendant deux semaines. C’était épuisant. J’ai beaucoup appris, mais on ne peut pas tout absorber quand c’est fait comme ça. Je ne peux pas critiquer le service du greffier, parce qu’il n’a fait que ce qu’il jugeait nécessaire. Oui, cela a été utile, mais intense.
On supposait également beaucoup que nous avions des connaissances préalables. Mais d’après mon expérience, personne ne devrait présumer des connaissances préalables, parce que le plan de leçon prend le bord. Donc, on nous a donné une formation, mais elle laissait à désirer, et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai décidé de me joindre au Comité des privilèges et des procédures à titre de vice-présidente. Je voulais en apprendre davantage, et j’étais d’avis que nous avions besoin de quelque chose de mieux.
Je pense que si les nouveaux parlementaires avaient eu accès à ce cours dès le départ, cela aurait été idéal. Si nous pouvions avoir quelque chose de semblable à ce cours et l’adapter à notre parlement, ce serait très utile. Lorsque j’ai commencé à suivre ce programme, j’avais environ un an d’expérience, mais il y avait d’autres personnes qui étaient très nouvelles dans leur rôle. Je pense qu’il y a une réticence à admettre qu’on ne sait pas quelque chose, parce qu’on ne veut pas donner l’impression qu’on ne sait pas ce que l’on fait.
RPC : Pour le reste d’entre vous, puisque vous travailliez déjà au Parlement, quelles nouvelles connaissances avez-vous acquises en suivant la formation?
CM : Il y a eu du nouveau matériel, mais aussi du matériel que j’avais déjà vu au fil des ans sous diverses formes. La formation m’a donné une excellente occasion de m’absenter de mon travail très chargé pour réfléchir au Parlement. Cela m’a donné l’espace nécessaire pour réfléchir à de nouvelles idées — non seulement sur la façon dont on fait les choses, mais aussi sur la façon dont on pourrait les faire et comment elles se font ailleurs.
Quand on pense à la façon dont les choses fonctionnent peut-être ailleurs, on a tendance à formuler toutes sortes d’hypothèses fondées sur l’idée que tous les parlements de type Westminster sont assez semblables. J’ai bien aimé entendre le point de vue d’autres personnes qui jouent des rôles semblables au mien. Cela a vraiment suscité beaucoup d’idées sur la façon dont je pourrais améliorer mon milieu de travail.
ML : Je dois faire écho aux propos de Carly. La formation de l’Université McGill est vraiment remarquable. Nous sommes une petite assemblée législative. Il y a une lutte pour l’autonomie et des tensions entre les deux branches du gouvernement, l’exécutif et le législatif.
D’autres participants, non seulement du côté législatif, mais aussi du côté des services administratifs et généraux, avaient une expérience pratique de l’autonomie par rapport à l’exécutif. Cela a permis de mieux comprendre les rouages du Parlement.
Par exemple, le cours sur les tendances actuelles en administration publique m’a grandement intéressé. Je ne savais pas qu’il y avait différents types et différentes formes de législatures. Aux Fidji, nous avons été sans parlement pendant huit ans, et cela a été un grand défi pour nous. Le module de formation de base nous a aidés à combler cet écart. Cela a aidé le personnel parlementaire à mieux comprendre ce qu’exigent le Règlement et la Constitution et à mieux y adhérer.
AQ : Peu importe depuis combien de temps on travaille au Parlement, il y a des choses à apprendre. Le cours m’a donné l’occasion de vraiment réfléchir aux différents concepts présentés, même si je les connaissais déjà. La différence, c’est que nous avons pu évaluer ces concepts — comme la gouvernance et les finances publiques — dans une perspective globale.
BPB : En tant que directeur du programme d’études, de la formation et de la recherche, j’ai appris l’existence de cours portant exclusivement sur des questions parlementaires conçus par l’Université McGill, qu’une riche faculté de praticiens et d’universitaires chevronnés en matière parlementaire fournissait le matériel, que le cours était progressif et qu’il comportait des modules couvrant toute la gamme de nos travaux au Parlement.
Sur le plan institutionnel, cela m’a donné l’élan nécessaire pour faire pression en faveur d’un engagement des deux institutions au niveau du protocole d’entente.
Sur le plan personnel, les modules portant sur la gouvernance d’entreprise m’ont fourni de nouveaux renseignements pertinents pour mon travail. De plus, le module sur la gestion des finances publiques et les concepts de préparation de budget en amont et en aval m’ont beaucoup sensibilisé.
CM-T : J’ai trouvé les six cours importants et pertinents pour mon rôle. Cette prise de conscience s’est accompagnée d’un effet d’« illumination ». J’ai décidé de choisir des secteurs clés à partir desquels je pourrais extraire de petits segments de chaque cours et formuler des recommandations au Président.
J’aimerais souligner que la formation a contribué à façonner l’histoire du Parlement de Niue, car, pour la première fois, un comité spécial a été mis sur pied pour enquêter sur deux grandes sociétés de Niue, à savoir la Broadcasting Corporation of Niue et Telecom Niue Limited. Selon notre compréhension générale de l’Assemblée, une fois que les comités avaient été établis par une loi du Parlement, on ne pouvait en créer d’autres.
Deux comités d’enquête ont donc été formés, des consultations ont été menées et des rapports ont été déposés à la Chambre en 2021. Le mandat des deux comités ayant été rempli et l’objectif atteint, ceux-ci ont depuis été dissous.
RPC : Y a-t-il quelque chose qui ressort pour vous dans la formation et qui a contribué à votre travail ou à vos projets actuels? Y a-t-il des modules ou des spécialisations qui ont été particulièrement utiles?
ML : Je travaille dans les comités et nous avons récemment lancé des audiences publiques virtuelles hybrides. Auparavant, nous avions des rencontres en personne, ce qui était plus facile et plus pratique. Compte tenu de la pandémie, nous avons dû utiliser Microsoft Teams ; les présidents de comité et les membres ont dû suivre une formation sur la façon de se comporter et de se présenter virtuellement. Lorsque les comités ont suivi la formation au Vanuatu, nous avons appris comment rédiger des scripts pour le président. Nous avons appris ce qu’était le rôle du président, les grandes lignes et les dispositions nécessaires à prendre pour que le greffier dirige les comités et les séances virtuelles du Parlement.
CM : Après la formation de l’Université McGill, je suis passée du poste de greffière adjointe, où je faisais face à la Chambre et la dirigeais, à un poste de sous-greffière, qui est aussi fortement axé sur l’exercice de l’autorité et les responsabilités institutionnelles. C’était vraiment très opportun pour moi. Cela m’a donné la confiance nécessaire pour aborder ce rôle ainsi que le temps et l’espace nécessaires pour réfléchir aux aspects les plus importants du rôle, au-delà des activités quotidiennes de la Chambre. L’autre partie de la formation qui a retenu mon attention portait sur les affaires financières et les budgets du Parlement. Cela m’a vraiment montré où nous pouvions avoir des lacunes dans notre Assemblée. Notre gouvernement est majoritaire depuis un certain temps, mais semble vouloir se diriger vers une position minoritaire. Je vais donc dépoussiérer ces documents et réfléchir à la façon d’aborder ce rôle et à ce que les députés, en particulier, pourraient demander.
CA : Lorsque j’ai suivi la formation, c’était uniquement pour les représentants élus. Nous avons fait un module d’introduction à la gouvernance parlementaire, aux enjeux contemporains de la gouvernance parlementaire, à la gouvernance parlementaire avancée et aux communications parlementaires.
Je pense que c’est le module sur les normes internationales que j’ai trouvé le plus utile. En raison de mon rôle au sein du comité, je me suis concentrée sur les points de repère de l’APC pour une bonne assemblée législative. Nous y avons consacré une unité de travail qui m’a été précieuse, parce que j’ai été en mesure de présenter des propositions sur lesquelles nous avions déjà travaillé avec plus de preuves et de connaissances pour appuyer ce que nous faisions — par exemple modifier les limites des circonscriptions. À Jersey, nous avons tenu plus de 100 débats en plus de 70 ans depuis la dernière réforme électorale majeure. Je pense que cette unité a été très utile, mais tout le programme a été utile.
Surtout, comme d’autres l’ont mentionné, avoir l’occasion de parler à d’autres personnes qui occupent des postes semblables a été extrêmement utile. Parler aux autres pendant que je suivais les modules et partager nos pratiques exemplaires est ce qui rend cette formation vraiment unique. Je trouve dommage qu’il soit offert uniquement aux personnes élues depuis moins de deux ans. Je peux comprendre pourquoi, parce qu’il y a des modules qui deviennent presque trop faciles pour les gens après un certain temps. Mais je pense qu’il est toujours utile de se rafraîchir la mémoire et d’avoir un rappel de ces choses.
AQ : Je me fais l’écho de ce qui a été dit au sujet de la valeur des échanges avec les autres personnes qui suivaient le cours de gestion parlementaire. C’est un aspect du programme que j’ai le plus aimé. J’ai participé à des discussions sur ce volet du programme avec de nouveaux membres du personnel des parlements ou des États qui essayaient de mettre en place de nouveaux programmes ou de renforcer leur gouvernance. Un certain nombre d’entre nous avaient déjà de l’expérience ou des processus établis dans nos parlements et pouvaient partager des ressources. Nous avons pu dire : « Nous l’avons fait il y a quelques années, et voici ce que nous avons appris. » Nous pouvions discuter de tout, de la planification stratégique aux procédures. Il existe des voies de communication officielles entre les parlements, et elles sont efficaces. Mais les canaux informels sont aussi très utiles. Je reste en contact avec certains de mes collègues si j’ai une question.
BPB : Comme je l’ai dit plus tôt, toute la formation était très pertinente pour moi et mon travail actuel. Les cours sur la gouvernance institutionnelle 1 et 2 m’ont vraiment aidé à conceptualiser et à ajouter de la valeur à l’un de nos cours obligatoires portant sur ce sujet, et qui est maintenant le cours de plus haut niveau pour les cadres supérieurs de la Commission de la fonction publique. D’autres modules s’avèrent aujourd’hui très pratiques, parce que nous travaillons maintenant à l’investiture des nouveaux sénateurs après nos élections générales. Le module sur les technologies de l’information et des communications nous donne un sérieux coup de pouce pour ce qui est de la mise sur pied d’un centre d’information pour les sénateurs.
CM-T : Pour moi, il s’agissait d’essayer de mettre les choses en perspective. En tant que greffière, je joue de nombreux rôles à titre de secrétaire du Parlement et je suis responsable du procès-verbal de chaque réunion et des autres comités spéciaux. Je crois que je dois trouver un juste équilibre entre chaque aspect de mon travail, des comités spéciaux à la direction, afin de ne pas le trouver accablant et perdre mon sens de l’orientation. Dans l’ensemble, le cours m’a orientée vers la bonne direction et m’a aidée à distinguer l’essentiel du superflu. C’est important, car on peut consacrer trop de temps aux questions banales et futiles, alors que les choses importantes nous échappent.
RPC : Y a-t-il quelque chose qui pourrait être changé ou amélioré?
CM : Je faisais partie de la première cohorte à suivre la formation en ligne. Cela a eu d’énormes avantages, en ce sens que nous avons dû composer avec la COVID-19. Mais cela signifiait aussi que nous avons manqué une partie de l’interaction qui a lieu en personne. La partie du cours portant sur l’administration parlementaire était très bien organisée, avec des tutoriels et du travail de groupe. Il y avait des aspects de cela dans les autres sections également. Je pense que, si la formation demeure offerte en ligne seulement, cela vaudrait la peine d’examiner comment on pourrait renforcer encore plus cette composante, même si elle était très bonne.
ML : Nous avons participé en personne et en ligne. Certains États du Pacifique ont eu des problèmes de connectivité et n’ont pu se joindre que vers la fin. Je me sentais mal pour eux, parce que nous avions commencé le cours ensemble. À cause de la mauvaise connectivité, ils n’ont pu suivre le module dans son entièreté. C’est l’un des inconvénients de tenir des réunions virtuelles dans les îles du Pacifique. La connectivité Internet et le soutien informatique ne sont pas encore tout à fait au rendez-vous. Lorsque nous avons tenu la première séance en personne, il y a eu beaucoup de discussions et de travail de groupe entre les États. Cela nous a donné une excellente idée des lacunes dans nos parlements et de la façon de les combler de façon appropriée.
CM : Je pense que l’autre chose que l’on pourrait examiner, c’est la diversité et l’équilibre entre les sexes des présentateurs. Tous les présentateurs étaient merveilleux, et je ne veux certainement pas critiquer leur travail, mais il serait bon de faire appel à d’autres présentateurs pour que ce soit plus équilibré. (Le programme a ajouté quatre nouveaux professeurs, trois femmes et un homme, dont trois sont des PANDC.)
BPB : En tant que concepteur de programmes d’études, je dois féliciter la faculté de l’Université McGill d’avoir mis en place un riche mécanisme de rétroaction sur le programme. Nous avons donné beaucoup d’informations sur l’amélioration du programme et je suis heureux de vous annoncer qu’après avoir lu le rapport sur le programme, beaucoup de changements ont déjà été apportés. Peut-être qu’à l’avenir, l’Université McGill pourrait envisager d’utiliser certains des participants précédents comme présentateurs, pour qu’ils discutent de l’impact du programme dans leur travail et de la façon dont ils ont changé leurs établissements. Une séance où les anciens participants racontent leur histoire serait très motivante pour les nouveaux.
CM-T : Peut-être trouver un mentor dans le pays pour obtenir du soutien. J’ai trouvé la formation très intéressante et les présentateurs très compréhensifs, mais comme c’était au plus fort de la pandémie de COVID-19, c’était un défi imposant de jongler avec tout ce qui se passe au travail et à la maison en plein cœur d’une pandémie mondiale qui chamboule tout.
RPC : Que diriez-vous à un collègue qui serait intéressé à ce programme?
CM : Je lui dirais de lever la main si l’occasion se présente, mais d’être prêt à prendre le temps nécessaire. Je pense que tous ceux qui travaillent dans l’environnement parlementaire ont l’obligation de poursuivre leur perfectionnement professionnel et de participer à l’apprentissage continu. Mais c’est beaucoup de travail et il faut prendre le temps de bien le faire.
ML : Je le recommanderais fortement. Je suis d’accord avec Carly pour dire qu’il faut bien gérer son temps, mais c’est une excellente occasion de communiquer avec une multitude de personnes différentes et de se faire des contacts. Cela nous donne vraiment l’occasion d’échanger au sujet du travail que nous faisons quotidiennement.
CA : J’encouragerais certainement mes collègues à suivre la formation et à se jumeler à un autre participant. Cela aide vraiment. En tant que parlementaire, on est tellement occupé par le travail des électeurs, les projets de loi et ce genre de choses. On perd souvent de vue les échéances. C’est un conseil pratique! (Rires)
Comme conseil, je dirais simplement à mes collègues d’être ouverts à des discussions sur la façon dont les choses pourraient être changées ou améliorées dans votre parlement. De plus, s’il y a quelque chose que vous ne comprenez pas, posez des questions. Parfois, les gens parlaient de quelque chose qui se passait dans un autre parlement et supposaient que tout le monde savait de quoi il en retournait. Si vous n’êtes pas certain de ce dont quelqu’un parle, il y a fort à parier que vous n’êtes pas le seul. Dites simplement : « Excusez-moi, mais qu’est-ce que ça veut dire? Dans quel type de parlement travaillez-vous? » Parce que même si nous sommes dans des parlements semblables, de type Westminster, nous sommes aussi très différents. Il n’y a pas de question stupide.
AQ : C’est un investissement intéressant que de suivre ce cours. Il y a une vaste gamme de sujets, des études de cas fantastiques et des occasions d’échanger avec des collègues du monde entier. C’est une excellente occasion de croissance et de compréhension.
CA : Je crois que vous avez raison, il s’agit de partager les pratiques exemplaires et de voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Nous sommes un petit État d’environ 120 000 habitants et comptons 49 députés. Lorsque vous entendez parler de choses qui se passent dans d’autres parlements, vous pourriez penser que « cela semble être une bonne idée ». Mais il faut tenir compte de la taille et d’autres facteurs. Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup de choses que j’ai rapportées au Parlement et au Bureau du greffier en disant : « Vous savez, nous devrions vraiment envisager la mise en œuvre de ce système parce qu’il fonctionne bien à cet endroit, qui est à peu près de la même taille que nous. »
BPB : Pour moi, la question a toujours été de porter le programme à l’attention de tous les agents des affaires parlementaires de la région de l’Afrique de l’Est et de les encourager à le suivre, parce que je connais sa grande valeur. En fait, dans notre protocole d’entente avec l’Université McGill, nous avons obtenu six places par année pour que tous les cadres supérieurs suivent cette formation. Je m’assure de leur dire que le programme est rigoureux et qu’il exige un engagement, une discipline et une concentration totale.
CM-T : Je recommanderais sans hésiter le programme à mes collègues et à mes employés. En fait, nous avons actuellement deux demandes en attente d’une décision de l’APC de Londres. Cela ajouterait certainement de la valeur à leur travail et leur rappellerait ce qu’ils savent peut-être déjà, mais recevoir une qualification officielle est la cerise sur le gâteau.
RPC : Dernière question : y a-t-il quelque chose que nous n’avons pas encore abordé et que vous aimeriez ajouter?
CA : J’aimerais qu’il y ait une sorte de « niveau suivant » pour ce type de programme. De plus, je tiens à dire à quel point j’ai été honorée qu’on me demande de revenir en tant qu’ancienne participante pour parler à un nouveau groupe de mes expériences et de ce que nous avons accompli lorsque je suis revenue au travail et que j’ai pu partager ce que j’avais appris.
AQ : Nous travaillons sur ces certificats et ces programmes, et c’est une grande réalisation. C’est beaucoup de travail et nous avons tous des vies occupées et d’autres responsabilités. Lorsqu’on s’investit dans quelque chose comme cela, une fois que c’est terminé, on a la volonté de continuer d’une façon ou d’une autre. Rick Stapenhurst, le directeur, s’est efforcé de tenir les anciens participants dans le coup et de les faire participer aux activités, ce que j’apprécie beaucoup. Je l’encourage à poursuivre.
CA : Nous avons créé en 2019 un groupe WhatsApp, qui continue de bien fonctionner. Certains députés ont fini par perdre leur siège depuis, mais c’est bien d’avoir cette discussion de groupe en arrière-plan pour entendre ce que les gens vivent. On voit souvent passer un message du type : « Je travaille là-dessus, qu’en pensez-vous? » Et c’est vraiment bien d’avoir pareils échanges!
Compte tenu de la pandémie et des restrictions de voyage, ces canaux et ces relations informels sont très profitables en ce moment. Pour revenir à ce que Carly a dit, vous pouvez avoir 100 personnes qui participent à une réunion sur Teams ou Zoom et qui font le même travail, mais il y a un élément qui se perd lorsque vous n’avez pas la même capacité de bavarder et de discuter en dehors de la leçon et du travail de groupe. J’espère qu’il y aura une façon de revenir à cela.
BPB : Comme mes collègues l’ont dit, je propose que l’Université McGill envisage de concevoir une formation de niveau supérieur à celle-ci. Probablement sous la forme d’un projet législatif qui impliquerait des projets de recherche. De même, l’idée d’utiliser les anciens participants pour partager les réussites de leurs parlements à la suite de ce merveilleux programme est excellente.
CM-T : La possibilité de suivre ce cours est une bénédiction. Je suis également d’accord avec ce que certains de mes collègues ont dit au sujet des anciens comme plateforme de continuité et peut-être d’une communauté de pratique. Concilier ses obligations professionnelles et familiales tout en s’engageant dans une formation assortie d’un calendrier et à laquelle il faut consacrer du temps nécessite un suivi. On veut savoir, à un moment donné, quels autres progrès le cours a apportés aux anciens participants. Peut-être que certains ont gravi les échelons ou même que la formation les a aidés à obtenir des sièges dans leurs parlements respectifs. Il y a des élections générales à Niue en 2023… voilà qui porte à réfléchir.