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When Bad States Win: Rethinking Counterinsurgency Strategy
Jeffrey Treistman
McGill-Queen’s University Press, 2022, 232 p.
Dans son livre intitulé When Bad States Win: Rethinking Counterinsurgency Strategy, Jeffrey Treistman examine différentes stratégies politiques contre les insurrections et recommande des mesures politiques de rechange pour lutter contre les régimes oppressifs. Les lecteurs sont invités à revoir leur compréhension de la façon dont les États viennent à bout des insurrections et des mesures qui peuvent combattre efficacement les gouvernements autoritaires. M. Treistman occupe présentement les fonctions de professeur adjoint en sécurité nationale au Henry C. Lee College of Criminal Justice and Forensic Sciences de l’University of New Haven. Une partie de son livre fait également référence à son expérience de conseiller politique auprès du Département d’État en Iraq.
Ses principaux arguments reposent sur le rejet des approches démocratiques conventionnelles pour lutter contre les gouvernements oppressifs. Bien que les stratégies démocratiques libérales soient normalement à l’avant-plan de la plupart des conversations politiques, l’auteur suggère des méthodes plus efficaces pour faire tomber les gouvernements voyous.
Les travaux de recherche de l’auteur suivent une approche fondée sur des méthodes mixtes et présentent des analyses quantitatives et qualitatives. Grâce à une enquête méthodologique poussée et à une interprétation descriptive, l’auteur décrit avec précision son processus par étapes et définit de façon conceptuelle ses variables pour que le lecteur puisse mieux comprendre ses conclusions. L’explication qu’il donne relativement au recours au barbarisme comporte différentes tactiques oppressives et violentes, comme la violence sexuelle et la torture. La complexité d’autres termes, comme la guerre et la rébellion, est abordée dans des contextes politiques. Le lecteur dispose d’une description claire et concise de chaque variable, ce qui raffine les interprétations analytiques finales.
S’il y a un point important qu’il faut retenir du livre, c’est la façon dont nous définissons notre vision des stratégies efficaces pour lutter contre les gouvernements oppressifs et les faire tomber et pour défendre les droits de la personne. L’auteur présente les composantes essentielles d’une insurrection se soldant par une réussite ou un échec. Une bonne partie de cette information devient évidente quand l’auteur décrit, en les comparant, différents événements politiques pour mettre à l’essai sa théorie. Par exemple, il compare les interventions anti-insurrectionnelles du Nicaragua et du Sri Lanka, qui mettaient l’accent sur la nécessité de compter sur une force militaire solide pour contrer une rébellion. En réalité, le livre fonde son argument sur le besoin pour un État oppressif de recourir à des mesures de rétorsion brutales ou violentes dans le but de contrer les soulèvements.
À l’aide de données méticuleusement regroupées, l’auteur répond à des questions laissées en suspens sur l’autoritarisme et cible des facteurs qui viennent appuyer les États oppressifs. Le travail de M. Treistman se différencie des autres formes de pensée politique parce qu’il démolit les hypothèses courantes au sujet de la démocratie et qu’il présente des recommandations techniques pour venir à bout des mauvais gouvernements. Qui plus est, ses travaux de recherche incitent le lecteur à repenser les stratégies habituelles de lutte contre les dictatures.
Sachant le déclin qui guette les démocraties, le lecteur peut aussi voir le livre comme un avertissement face à une montée possible des régimes autoritaires. Les pratiques et idéologies démocratiques sont au cœur même de la discussion que l’auteur suscite. M. Treistman nous encourage à nous servir de cette information pour mieux protéger les droits de la personne quand nous élaborons et modifions des politiques de sécurité nationale et internationale.
Tiana Nowzari
Candidate au baccalauréat en sociologie,
Université métropolitaine de Toronto