Répercussions et défis de l’intelligence artificielle pour le travail des ombudsmans parlementaires au Canada
En quelques années seulement, l’intérêt et les préoccupations du public à l’égard de l’intelligence artificielle (IA) ont explosé. L’évolution rapide de ce domaine et l’émergence d’outils d’IA qui semblent remettre en question la nature même de l’expérience humaine ont mené à un discours public sur la possibilité d’un bouleversement pour la société d’une ampleur comparable à la révolution industrielle, voire plus grande. Les discussions entre les ombudsmans, les commissaires à l’information et à la protection de la vie privée et d’autres intervenants dans les organes de contrôle et de responsabilisation de la gouvernance parlementaire ou concernés par ces organes ont permis de relever certains des défis et des répercussions que représente la technologie émergente de l’IA. Dans cet article, l’auteur examine certaines des préoccupations de ces intervenants lorsqu’il s’agit de réglementer l’utilisation de l’IA dans la conception des services du secteur public. Il cite le manque de transparence, le risque de partialité et de manquements à l’éthique, l’insuffisance des règles sur la collecte et la gestion des données, les problèmes de protection de la vie privée et l’équité des critères d’admissibilité aux programmes publics influencés par l’IA comme autant de domaines nécessitant une enquête et la prise de mesures de la part des organes décisionnels parlementaires. Il conclut en invitant les gouvernements à agir rapidement pour protéger les personnes contre le risque de nuisance de l’IA, tout en réfléchissant à la manière d’en exploiter les avantages possibles.