La crise de la coalition : le choc de deux visions opposées de la démocratie canadienne

Article 2 / 12 , Vol 33 No 2 (Été)

La crise de la coalition : le choc de deux visions opposées de la démocratie canadienne

En novembre 2008, à peine six semaines après les élections fédérales qui ont remis les conservateurs à la tête d’un autre gouvernement minoritaire, le ministre des Finances Jim Flaherty présente la mise à jour budgétaire de l’automne. Celle-ci comprend des dispositions controversées visant à comprimer les dépenses du gouvernement, comme la suspension du droit de grève des fonctionnaires jusqu’en 2011 et l’élimination de la subvention de 1,95 $ par vote qui est versée à titre de soutien aux partis politiques. Malgré la récession mondiale, la mise à jour ne contient aucun plan de relance, que les partis d’opposition jugeaient pourtant essentiel pour atténuer les effets du ralentissement économique planétaire. Cette situation mène à une motion de censure, à la signature d’une entente de coalition par les partis de l’opposition afin de remplacer le gouvernement et à une prorogation du Parlement par la gouverneure générale jusqu’en janvier 2009. Le présent article passera en revue ces événements et montrera que, même s’il était conforme à la démocratie parlementaire canadienne, le projet de coalition a, en grande partie, échoué parce que de nombreux Canadiens avaient une vision opposée de la démocratie.

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