Une éducation pratique en politique : Programme de stages législatifs du Nouveau-Brunswick (PSLNB)
Des programmes comme le Programme de stages législatifs du Nouveau-Brunswick (PSLNB) sont justifiés en grande partie sur le plan de la recherche d’emploi, transformant les universités en collèges professionnels haut de gamme. L’intérêt d’un baccalauréat, selon ce point de vue, est d’obtenir un bon emploi, et l’administration universitaire promeut l’idée que les candidats en ont pour leur argent. Cependant, le PSLNB ne s’intéresse pas seulement aux possibilités d’emploi. Il est plutôt conçu pour que les participants apprennent ce que suppose une bonne formation, correcte et précise, en matière de politique et de gouvernement. Dans cet article, l’auteur rend compte des efforts déployés pour établir un programme de stages législatifs au Nouveau Brunswick et explique pourquoi le but premier d’un stage consiste à approfondir la compréhension qu’a un étudiant de sa matière, à savoir la politique et le gouvernement. Il offre également quelques suggestions pour d’autres personnes qui pourraient être intéressées par le lancement d’un programme de stage ailleurs.
Thomas M. J. Bateman
L’étude de la politique
Un de mes collègues a eu une caricature sur sa porte pendant de nombreuses années. Un homme postule pour un emploi. Le responsable des ressources humaines demande : « Avez-vous des qualifications? » Sa réponse : « J’ai un doctorat en sciences politiques. » Le responsable des RH répond : « Donc, vous n’en avez pas? »
Voilà qui résume bien notre problème actuel. Un diplôme en sciences politiques est, comme on dit, « inutile » : il ne vous permettra pas d’obtenir un emploi rémunéré. En ce sens, l’énigme de la science politique est celle des arts libéraux en général. Dans un monde de plus en plus dominé par des travaux hautement techniques et mathématisés, une formation générale en sciences humaines est inutile. Les disciplines qui étudient les humains n’ont une chance que dans la mesure où elles adoptent les méthodes mathématisées facilitant la connaissance à des fins de contrôle, et donc d’exploitation à des fins commerciales. George Grant a examiné ce virage il y a longtemps.
Au fur et à mesure que cette vision de l’objectif des arts libéraux s’est imposée, les administrateurs universitaires ont fébrilement tenté d’assurer aux parents que les diplômes de leurs enfants leur permettront en fait de vivre confortablement. « Écoutez, plaident-ils, les titulaires d’un baccalauréat finissent par gagner plus que ceux qui n’ont fait que des études secondaires. Un baccalauréat ouvre les portes à des diplômes professionnels avancés et à des revenus encore meilleurs. Les PDG étaient autrefois des étudiants en philosophie. Les médecins ont autrefois étudié la littérature. » Les étudiants en arts acquièrent des « compétences de réflexion critique » et la capacité de communiquer. Il s’agit de compétences universelles facilement transférables à d’autres domaines d’activité et à d’autres sources de revenus.
Par ailleurs, dans une salle de classe de sciences politiques, les professeurs sont en proie à un paradoxe. Ils sont confrontés à des étudiants ayant peu de connaissances de la politique en tant qu’activité pratique et, en fait, peu de connaissances de l’histoire pour étayer la myriade de particularités qui composent l’étude de la politique. Il existe un réel sentiment que les nouveaux étudiants sont trop jeunes, qu’ils ne sont pas exposés aux personnes, aux événements, à la vie et à la discorde qui stimulent une appréciation des possibilités et, plus important encore, des limites de la politique. En effet, un nombre étonnamment élevé d’étudiants de premier cycle en sciences politiques ne s’intéressent pas à la politique. Ils ne lisent pas les journaux ou les biographies politiques, ne suivent pas les grandes crises et les grands événements, ne parlent pas de politique avec leurs amis et ne saisissent pas les innombrables occasions qui leur sont offertes d’engager le dialogue avec leurs représentants élus et de participer à toutes sortes de processus de politique publique.
Le message que de nombreux étudiants reçoivent de leurs professeurs est que les pratiques réelles et les particularités de la politique ne sont pas aussi importantes que les points de vue théoriques dont un étudiant a besoin pour analyser et comprendre la politique. De même, pour de nombreux professeurs d’anglais, la lecture de la littérature est loin d’être aussi précieuse que l’apprentissage des théories critiques qui doivent être apportées à la lecture de la littérature. J’ai assisté à de nombreuses conférences universitaires au cours desquelles l’auteur d’un article commence par exposer son « point de vue théorique » pour ensuite l’appliquer à un phénomène politique de son choix.
Cela me semble mettre la charrue avant les bœufs. Autrefois, c’était le cheval qui tirait la charrette. La Politique d’Aristote combine subtilement le sens du meilleur régime avec une attention soutenue aux détails et à ce qui est réalisable et durable, et non simplement à ce qui est idéal. Comme il le dit dans le livre IV, « [N]ous devons étudier non seulement la meilleure constitution, mais aussi celle qui est praticable, et de même celle qui est la plus facile à travailler et la plus adaptée aux villes en général [traduction] ». Il a suivi une méthode fondamentalement comparative, examinant les cas existants et formulant ainsi des généralisations.
Comment avons-nous quitté les rails? Isaiah Berlin suggère que la prééminence et le succès des sciences naturelles depuis Francis Bacon ont tenté les savants d’appliquer les mêmes méthodes aux choses humaines, en espérant les mêmes résultats de connaissance et de contrôle. Imaginez une société dont les mouvements seraient aussi prévisibles que ceux des planètes, ou que ceux des organes corporels sous l’influence de tel ou de tel aliment ou traumatisme. Voici ce qu’écrit M. Berlin :
Des prédicateurs messianiques, des prophètes, tels que Saint-Simon, Fourier, Comte, Marx, Spengler, des penseurs théologiques à l’esprit historique, de Bossuet à Toynbee, les vulgarisateurs de Darwin, les adaptateurs de telle ou telle école dominante de sociologie ou de psychologie, tous ont tenté de combler la brèche causée par l’échec des philosophes du 18e siècle à construire une science de la société appropriée et réussie. Chacun de ces nouveaux apôtres du 19e siècle a revendiqué la possession exclusive de la vérité. Ce qu’ils ont en commun, c’est la croyance en un grand modèle universel et en une méthode unique pour l’appréhender, dont la connaissance aurait évité bien des erreurs aux hommes d’État et bien des tragédies à l’humanité1.
Bien sûr, si les scientifiques connaissent les lois internes de la société, pourquoi devraient-ils se contenter de conseiller l’homme d’État? Pourquoi ne devraient-ils pas eux-mêmes gouverner? La réponse pour M. Berlin vient de notre expérience. Gouverner au moyen de « lois » scientifiques connues d’une élite signifie la mort de la politique et l’avènement d’un régime totalitaire.
Le point principal de M. Berlin est que les hommes politiques, les bons, ceux que nous appelions autrefois les hommes d’État, « saisissent la combinaison unique de caractéristiques qui constituent cette situation particulière, celle-ci et aucune autre [traduction] ». Ils sont très sensibles aux particularités de la vie politique et s’abstiennent d’imposer au monde social un modèle homogène vanté par un compte rendu scientifique, faux ou non. Ils ont une capacité de synthèse supérieure à celle de l’analyse, « une connaissance au sens où les dresseurs connaissent leurs animaux, ou les parents connaissent leurs enfants, ou les chefs d’orchestre connaissent leurs orchestres, par opposition à celle où les chimistes connaissent le contenu de leurs tubes à essai, ou les mathématiciens connaissent les règles auxquelles obéissent leurs symboles2 ». Cela corrobore le discours d’Aristote selon lequel les entités politiques sont nécessairement pluralistes, et non homogènes. Si elles ne l’étaient pas, elles seraient des familles ou des goulags infernaux, et non des communautés politiques. Dans La Nouvelle Atlantide de Bacon, les élites scientifiques dirigent la société bien ordonnée, mais cette technocratie est totalitaire : il n’y a pas de liberté, pas de remise en question de la direction de la société, pas de politique.
Je suis d’accord avec Bernard Crick, pour qui la politique n’est pas un épiphénomène de la lutte des classes, du patriarcat ou d’un autre totalisme idéologique. Il s’agit de sa propre activité humaine (limitée), dans laquelle les personnes sont confrontées à la liberté des autres, à la réalité pressante de la rareté, aux contraintes, aux compromis et aux coûts de renonciation. Il s’agit de l’activité dans laquelle les pluralités et les particularités fondamentales doivent être gérées, et non écrasées. C’est le royaume des mesures d’adaptation, des compromis, des suspensions et des ajustements, à la fois moraux et pratiques3.
Graham Steele a été député provincial et ministre du gouvernement de la Nouvelle-Écosse pendant de nombreuses années. Depuis qu’il a quitté la politique active, il a écrit des livres débordant d’un réalisme grinçant né des réalités pratiques quotidiennes de la représentation des personnes à l’Assemblée et au gouvernement. Ses livres sont légers sur le plan de la « théorie », mais ils démontrent bien les pressions conflictuelles qui pèsent sur les députés qui ont peu de temps, trop peu de ressources, trop d’exigences et des attentes très élevées qui leur sont imposées de toutes parts4. Ses livres portent sur le monde réel de la politique démocratique et constituent une lecture essentielle pour tout étudiant en politique.
La lecture est bonne et nécessaire. Les conférences peuvent être très éclairantes. Nous connaissons tous l’effet transformateur que les enseignants peuvent avoir sur les élèves. Toutefois, une expérience d’immersion pratique peut également être précieuse. Les étudiants exposés au fonctionnement pratique de l’appareil gouvernemental pourront observer :
les fragilités de la nature humaine et l’empressement avec lequel les arguments de justice sont confondus avec les arguments d’intérêt;
comment les processus interagissent avec la substance pour influencer et parfois orienter les résultats des politiques;
comment l’exécutif politique se rapporte à la fonction législative et comment le parti les lie si étroitement dans notre version du parlementarisme;
combien les mécanismes de la responsabilité politique sont complexes et parfois décevants;
l’utilisation et l’abus des preuves dans l’élaboration des politiques publiques;
et comment, « en tant que théâtre d’illusions, la politique ne révèle pas ses significations à l’œil insouciant5 »;
comment le cycle électoral affecte l’élaboration des politiques publiques;
comment les réalités de la rareté, des compromis et du coût de renonciation contraignent les décisions et confondent les visions du monde établies;
comment l’histoire et d’autres exemples de dépendance au sentier limitent les choix et définissent le possible dans l’art de la politique;
comment les médias représentent, simplifient et parfois induisent en erreur dans leurs comptes rendus du fonctionnement du processus politique;
comment la politique est locale; elle concerne des personnes, des personnalités, des rancunes, des espoirs, des préjugés, des craintes et des visions.
C’est, à mon avis, le meilleur argument en faveur d’un stage législatif. Il expose les étudiants aux rouages réels et humains de l’ordre politique et gouvernemental. Les étudiants sont exposés à toutes les fragilités humaines et à toutes les incongruités qui font partie de la vie politique, même rudimentaire. Ils sont plongés dans les détails particuliers des questions et des problèmes, et se rendent compte qu’il n’y a pas de solution « scientifique » évidente. Ils observent les nombreuses forces qui s’exercent sur un député ou un comité. Ils voient les nombreuses formes de pouvoir exercées et combattues. Et ils voient à la fois ce qui est digne et ce qui est inconvenant dans la politique.
Stages législatifs au Canada
J’ai commencé à connaître les PSL lorsque j’ai postulé au PSL de l’Alberta en 1984, alors que je terminais mon baccalauréat en sciences politiques à l’Université de Calgary. Le programme m’a permis de repousser le choix difficile de ce que j’allais faire après l’obtention de mon diplôme.
Le PSL de l’Alberta était géré à partir du bureau du Président et comprenait huit stagiaires travaillant pendant 10 mois, de septembre à juin. L’admission se faisait par l’entremise d’un concours et les candidats étaient sélectionnés par un grand comité composé du président de la Chambre, de députés et de professeurs de sciences politiques de toute la province. Les candidats devaient être diplômés des universités de l’Alberta. Les stagiaires travaillaient à temps plein, recevaient une allocation et passaient cinq mois dans le caucus du gouvernement et cinq mois dans l’un des deux petits caucus de l’opposition. À l’époque, 75 des 79 sièges étaient détenus par les conservateurs progressistes de Peter Lougheed; deux étaient détenus par les néo-démocrates (dont Grant Notley qui est décédé dans un accident d’avion en octobre 1984), et deux étaient détenus par d’anciens députés créditistes, maintenant indépendants, mais en voie de former un nouveau parti appelé le Representative Party of Alberta. Un tirage au sort déterminait quels stagiaires allaient où et quand.
Le PSL de l’Alberta a été structuré de manière à être rigoureusement non partisan et les stagiaires ont signé le serment standard de secret de la fonction publique. On nous a également fait comprendre que la poursuite du programme dépendait d’une discrétion absolue, d’autant plus importante que les stagiaires travailleraient pour deux caucus pendant toute la durée de leur mandat.
J’ai tiré les deux indépendants pour l’automne et j’ai passé l’hiver et le printemps dans le caucus du gouvernement. Les députés indépendants étaient des députés expérimentés, mais l’un d’entre eux considérait que son rôle était nettement à temps partiel. Cela signifie que les stagiaires pouvaient faire autant de travail qu’ils le souhaitaient et pouvaient même proposer des projets. Je me souviens d’avoir rédigé des questions pour la période des questions et d’avoir constaté avec une certaine satisfaction que certaines d’entre elles, concernant les prix et la politique de l’énergie, avaient été diffusées dans les journaux télévisés du soir.
Le directeur général du caucus était également le coordonnateur du Representative Party naissant et passait le plus clair de son temps à préparer une convention fondatrice à la fin de l’automne 1984. C’était un néophyte et je me souviens avoir vu sur son bureau des livres sur la politique américaine et les mécanismes de l’organisation politique. Il n’était pas explicite quant au caractère non partisan du PSL, et mon collègue stagiaire et moi-même avons été invités à plusieurs reprises à effectuer des travaux à caractère partisan, ce que nous avons dû refuser. Nous avons toutefois assisté au congrès fondateur (et à d’autres congrès d’autres partis), mais uniquement en tant qu’observateurs. Inévitablement, j’ai beaucoup appris sur le côté cynique de la politique démocratique et sur le fait que les choses ne sont souvent pas ce qu’elles semblent être. Je me souviens de l’aphorisme associé à Churchill : ceux qui aiment les saucisses et la loi ne devraient pas voir comment elles sont faites. Il est pourtant très instructif d’observer la fabrication des saucisses : on acquiert un nouveau point de vue sur le produit…
Lorsque j’étais au gouvernement, on me confiait souvent des missions compliquées dans les circonscriptions, principalement la recherche d’idées de changement de politique proposées par les électeurs et la rédaction de réponses que le député devait envoyer à ses électeurs. Je me souviens d’une proposition complexe de gazéification du charbon, dont je ne savais absolument rien. Cela s’est traduit par de nombreuses heures passées dans les bibliothèques de l’Université d’Alberta.
Dans l’ensemble, les députés du gouvernement ont peu utilisé les stagiaires. Le bureau de recherche du gouvernement disposait d’un personnel expérimenté à plein temps pour faire tout ce que nous pouvions faire. Les stagiaires du côté du gouvernement partageaient en fait un étage avec ce personnel de recherche. Ils nous ont aidés, mais ils ne pouvaient nous donner du travail. Parfois, un député PC prenait un stagiaire. Une députée de Calgary m’a fait faire pas mal de travail pour elle. Harry Alger, qui représentait une circonscription au sud de Calgary, m’a demandé de l’accompagner lors de balades dans sa circonscription et m’a raconté de nombreuses histoires.
Je n’ai pas une image complète du financement du programme de l’Alberta, mais je sais qu’en plus de certains fonds publics, un des principaux bienfaiteurs était Benson & Hedges, une importante compagnie de tabac. Il s’agissait d’une autre époque. Les fonds ont été suffisamment généreux pour financer deux voyages : une semaine à Ottawa pour assister à une série de réunions et d’événements, et un voyage au Capitole de l’État du Colorado pour une immersion dans la politique et le gouvernement de l’État américain. À Denver, nous avons rencontré des homologues plus jeunes, plus immatures et beaucoup plus enclins à s’amuser et à boire qu’à travailler sur les politiques.
Dans l’ensemble, le programme de stages en Alberta a été une excellente expérience. Il a été supprimé au début des années 1990, je crois, et j’ai entendu dire que les raisons étaient liées à la restriction des dépenses publiques. Des rapports non confirmés indiquent qu’à un moment donné, un stagiaire a enfreint la règle de confidentialité. Si tel était le cas, cela aurait porté un coup sévère au programme. Les programmes de stages comme celui de l’Alberta dépendent de la confiance totale des députés dans l’impartialité et la discrétion des participants. En l’état actuel des choses, les députés choisissent souvent de ne pas partager leur travail avec les stagiaires. Les stagiaires doivent savoir que l’intégrité et la longévité d’un programme dépendent essentiellement de leur propre comportement.
D’autres programmes existants ont beaucoup en commun avec celui de l’Alberta. Les principaux programmes d’Ottawa (le Programme de stages parlementaires), de l’Ontario, de la ColombieBritannique, du Québec et du Manitoba fonctionnent selon le principe de l’impartialité et se veulent avant tout une expérience éducative pour les participants. Ils accueillent de 5 à 12 stagiaires, généralement pour une durée de 10 mois, et offrent des indemnités d’un montant moyen de 36 000 dollars sur une base annuelle. La sélection est compétitive. Cependant, contrairement au programme de l’Alberta, plusieurs d’entre eux n’intègrent pas le principe de l’alternance. Dans le cadre du Programme de stages parlementaires, administré par l’AMAC, les stagiaires travaillent pour un député du gouvernement, puis pour un député de l’opposition. Les fonds sont tous externes6, bien que le Parlement fournisse un certain soutien en nature. Le programme de l’Ontario est très similaire. Le Québec conserve le même principe d’alternance des députés.
Au Manitoba, les stagiaires sont affectés pour la durée du programme à un caucus et ce sont des employés de l’Assemblée. Le programme de la Colombie-Britannique dure six mois et comporte une série d’affectations très structurées : un stage de quatre semaines dans un ministère ou un bureau statutaire sous la direction d’un mentor désigné; un stage dans le caucus d’un parti politique à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique, coïncidant avec la session de printemps de l’Assemblée législative; et un ou deux stages d’une semaine dans le bureau de circonscription d’un député. Les candidats peuvent être des diplômés ou en voie d’obtenir un baccalauréat7.
Les stages ci-dessus sont les principaux stages non partisans. D’autres programmes dans certaines administrations font participer des étudiants dans des missions de service public sous la direction de hauts fonctionnaires. Parfois, il s’agit d’initiatives gouvernementales qui servent de véhicules de recrutement; d’autres, comme celle que j’ai lancée à l’Université St. Thomas en janvier 20228, sont des initiatives universitaires qui accordent des crédits universitaires pour les stages en tant que forme d’apprentissage par l’expérience.
Les principaux partis politiques organisent des stages au niveau fédéral afin d’initier les jeunes partisans à la politique parlementaire et au processus politique. En outre, depuis des années, des tiers et des gouvernements étrangers parrainent des stages, notamment au niveau parlementaire. Ces initiatives ont été considérées comme une forme de diplomatie discrète, une affirmation très oblique de l’influence. Citons par exemple le Programme de jeunes stagiaires Canada-Pologne, le Programme parlementaire Canada-Ukraine, le programme de stages pour les Tibétains administré par l’Association canadienne des parlementaires amis du Tibet et le programme de stages parlementaires du Centre consultatif des relations juives et israéliennes9. Certains de ces programmes ont été liquidés récemment, en partie parce que le commissaire fédéral aux conflits d’intérêts et à l’éthique a émis un avis en 2018 déclarant que ces stages constituent des cadeaux aux députés. Mario Dion note dans son avis consultatif que les services de stage fournis aux députés sont des cadeaux et sont interdits s’ils donnent raisonnablement l’impression qu’une influence politique est exercée au moyen des services de stage10.
L’expérience du Nouveau-Brunswick
J’ai déménagé au Nouveau-Brunswick en 2003 pour occuper un poste en sciences politiques à l’Université St. Thomas. Après environ deux ans, j’ai commencé à réfléchir à un programme de stages pour cette province et j’ai appris qu’un professeur de l’Université du Nouveau-Brunswick avait proposé une telle chose au début des années 2000, sans succès. Cette proposition, élaborée avec l’appui d’un consortium de professeurs de l’ensemble du Nouveau-Brunswick, était semblable aux modèles en vigueur dans d’autres administrations canadiennes. Elle proposait un programme de sept mois auquel participaient quatre diplômés (ou étudiants de premier cycle) d’universités du Nouveau-Brunswick. Chaque stagiaire serait affecté à un député du gouvernement pendant trois mois, puis à un député de l’opposition pendant trois autres mois. Le financement proviendrait du budget de l’Assemblée législative. J’ai apporté quelques modifications d’après mon expérience en Alberta et j’ai fait des présentations à certains députés, puis au Comité d’administration de l’Assemblée législative. Je proposais que cinq à dix diplômés d’universités du Nouveau-Brunswick travaillent pendant dix mois dans le cadre d’un programme géré par le bureau du Président, moyennant une allocation. Les stagiaires alterneraient entre le gouvernement et l’opposition.
Il s’agissait d’une proposition ambitieuse élaborée par une personne qui était nouvelle dans l’environnement politique et législatif du Nouveau-Brunswick. Elle a fait l’objet d’une audience respectueuse, mais n’a pas été suivie d’effet. L’absence de financement public est souvent citée comme le principal obstacle. J’ai persisté pendant quelques années, parfois avec l’aide d’un collègue de UNB-Fredericton, mais je n’ai pas sollicité d’autres universités à ce stade. Entretemps, la politique du Nouveau-Brunswick est devenue plus intéressante : nous avons eu le premier gouvernement d’un seul mandat de la province – le gouvernement libéral de Shawn Graham de 2006 à 2010. Un autre gouvernement à mandat unique lui a succédé, puis un autre. Certaines courses électorales de circonscription ont été serrées – à trois ou quatre candidats. David Coon, du Parti vert, a été élu de justesse en 2014. Deux députés du Parti vert ont été ajoutés en 2018. Trois candidats du Parti de l’alliance populaire ont également été élus cette dernière année. C’était une Assemblée minoritaire. Le système bipartite stable qui a prévalu dans la province pendant des générations (à quelques exceptions près) était en train de s’effondrer. Il semblait que les conditions devenaient plus favorables à une reprise de la proposition. J’ai recommencé à frapper aux portes dans les années du gouvernement Brain Gallant, de 2014 à 2018.
À cette époque, le gouvernement provincial a fait la promotion d’une initiative d’apprentissage par l’expérience dans le cadre de laquelle un soutien financier et autre a été mis à la disposition des universités afin de favoriser les possibilités pratiques ou expérientielles pour les étudiants que l’on croyait désespérément mal préparés au monde réel après l’obtention de leur diplôme11. Le gouvernement provincial avait intégré le point de vue selon lequel l’enseignement universitaire vise principalement à préparer au monde du travail et au progrès économique. Même si je ne partageais pas ce point de vue axé sur l’emploi, je pensais que l’éducation par l’expérience était bonne parce que j’avais tiré profit de ma propre expérience de stage et que j’avais encouragé les autres à faire de même. J’étais maintenant confronté à un nouveau mécanisme institutionnel par lequel un stage pouvait être créé.
L’initiative Avenir NB était destinée aux étudiants actuels de l’Université du Nouveau-Brunswick. J’ai donc dû modifier ma proposition pour qu’elle convienne à un étudiant actuel et non à un diplômé. J’ai élaboré un programme pilote impliquant un étudiant et un excellent candidat m’a été recommandé par un collègue. J’ai présenté un projet pilote modeste au greffier, au président de la Chambre, puis au Comité d’administration de l’Assemblée législative. La proposition consistait en ce qu’un étudiant travaille sur une base strictement non partisane pour tout député, quelle que soit sa couleur, qui souhaitait lui confier un travail. Il ne devait pas y avoir d’affectation formelle à un caucus ou à un député ni d’alternance. Le stagiaire lui-même dynamiserait les affaires. Il travaillerait de fin janvier 2020 à fin mai de la même année. Son allocation sera payée à partir des fonds de l’Université St. Thomas, mais avec des fonds transférés par l’entremise du programme d’apprentissage par l’expérience de Avenir NB.
Je dois également mentionner le soutien et la défense d’une personne faisant partie du système. Kim Adair-Macpherson était auditrice générale du Nouveau-Brunswick pendant toute cette période et, des années auparavant, elle m’avait demandé de faire partie de son comité consultatif d’experts (avec deux autres personnes, un ancien haut fonctionnaire et un ancien auditeur général). En réfléchissant au PSL pilote, j’étais préoccupé par le fait que le nouveau stagiaire n’ait pas assez de travail à faire pour les députés, surtout au début du mandat de cinq mois. Et si aucun député ne lui donnait du travail? L’auditrice générale s’est avérée très utile. Non seulement a-t-elle saisi les occasions de discuter de ce projet pilote avec les députés, non seulement m’a-t-elle offert un espace dans une grande séance d’orientation des députés sur le processus du Comité des comptes publics en 2019 pour parler du programme aux députés, mais elle s’est également engagée à donner à un nouveau stagiaire un travail dans son bureau et éventuellement avec le Comité des comptes publics. Elle a également vanté les mérites du projet pilote PSL auprès d’autres agents législatifs. Elle a été une promotrice inestimable, capable de déployer sa réputation d’impartialité et sa crédibilité considérable au nom de ce programme.
Le stagiaire, Erickson Miranda, s’est très bien débrouillé. Il a beaucoup appris et a apporté au programme une bonne réputation auprès des députés. Comme je l’avais prévu, il a surtout travaillé pour les députés de l’opposition, et notamment pour le Parti vert. Erickson s’est avéré être le stagiaire parfait pour le projet pilote. Il s’agit d’un étudiant international originaire du Nicaragua, toujours inscrit en tant qu’étudiant à l’UST, mais ayant largement terminé ses études avant janvier 2020, et désireux de rester au Canada. Il a pu travailler à temps plein tout en respectant les exigences d’Avenir NB selon lesquelles les participants doivent être des étudiants universitaires inscrits.
Après la conclusion réussie du projet pilote, il a été relativement facile d’encourager une deuxième itération, cette fois avec deux stagiaires. En 2020, j’ai fait appel à des collègues de l’Université de Moncton, de Mount Allison et des deux campus de l’UNB. Le bureau du président a chargé le bibliothécaire des services législatifs d’aider à gérer le programme du côté de l’Assemblée. Les six d’entre nous ont formé un comité directeur pour organiser le recrutement de deux stagiaires. Les annonces ont attiré une quinzaine de candidatures et deux excellents candidats ont été sélectionnés au début du mois de janvier 2021. Chacun d’entre eux travaillerait 20 heures par semaine, en combinant les tâches du PSL avec d’autres travaux de cours. Le bilinguisme n’est pas considéré comme une qualification, mais plutôt comme un atout. Il s’est avéré que les deux principaux candidats étaient également parfaitement bilingues.
Cette itération s’est également très bien passée. Comme pour le premier projet pilote, les deux stagiaires de 2021 ont effectué la majeure partie de leur travail pour les députés de l’opposition ainsi que pour les agents législatifs et le Comité des comptes publics.
Il convient de noter l’effet COVID-19. Une partie du projet pilote de 2020 et toute l’itération de 2021 se sont déroulées pendant la pandémie. M. Erickson a fait la transition avec les autres députés et le personnel de l’Assemblée législative et a terminé son travail. En 2021, Sue Duguay et Ian Richardson ont effectué tout leur travail à distance. Cela s’est avéré être une bénédiction dans le sens où il était beaucoup plus facile pour un étudiant en dehors de Fredericton d’entreprendre un stage de 20 heures par semaine. L’accessibilité aux étudiants en dehors de la capitale a été considérablement facilitée. Bien que les stagiaires n’aient pas eu l’occasion d’être dans la mêlée à l’Assemblée et dans ses bureaux, ils ont tout de même eu une belle expérience de la machinerie et du flux de la politique législative. Il ne fait aucun doute qu’une composante à distance, fondée sur le Web, fera partie de tout travail et du stage dans un avenir prévisible. Dans le cadre du programme de 2022, les deux stagiaires ont effectué des tâches pour des députés, des agents législatifs comme l’ombudsman, des comités permanents de l’Assemblée comme le Comité des comptes publics, des comités spéciaux comme celui sur l’accessibilité, le Bureau de l’Assemblée législative et la bibliothèque de l’Assemblée législative. La plupart de ces travaux ont été effectués à distance.
Lancement d’un programme de stages
Cet article est une réflexion sur mon expérience dans la mise en place d’un programme de stages législatifs. Au Nouveau-Brunswick, nous n’en sommes pas encore là, mais je pense que nous sommes sur la bonne voie pour mettre en place un programme régulier et institutionnalisé qui placera cette province au rang des autres administrations ayant de bons programmes permanents qui offrent aux étudiants une excellente expérience pour réussir leurs études universitaires dans les domaines politique et gouvernemental.
Voici quelques suggestions pour d’autres personnes qui pourraient songer à lancer des programmes similaires dans leur propre province ou territoire :
Commencez de façon modeste. Il est plus facile de s’appuyer sur quelque chose de modeste que de mettre en œuvre une entreprise de grande envergure. Les stages nécessitent de créer un climat de confiance. Cela se fait étape par étape. Mes propositions précédentes ont échoué en partie parce qu’elles étaient trop ambitieuses.
Mobilisez les personnes-ressources à l’intérieur du système. J’ai fait beaucoup d’appels téléphoniques dans ma promotion du stage, mais les discussions que j’ai eues avec des personnes que je connais depuis un certain temps ont été au moins aussi efficaces. L’auditrice générale est le meilleur exemple, mais j’ai rencontré d’autres députés dans divers autres contextes, les invitant à mes cours ou à une partie de hockey des anciens. Le ministre de l’Éducation postsecondaire a été un champion dès le moment où je l’ai rencontré, lui et son équipe de direction. Les champions de l’intérieur multipliaient mon influence à l’extérieur.
Soyez attentif au contexte. Il n’existe pas deux programmes de stage identiques. Transplanter le programme de l’Alberta au Nouveau-Brunswick n’a pas fonctionné et ne fonctionnerait pas. Cette province est petite et sa politique a historiquement été très tribale. L’idée de stagiaires « non partisans » a été accueillie avec perplexité et suspicion. En outre, les limites de financement dictent la taille et la structure d’un programme. L’argent ne proviendra plus d’entités externes telles que les sociétés productrices de tabac, par exemple. Il faut plutôt comprendre la situation locale et élaborer un programme adapté. Un facteur contextuel du programme qui a bien fonctionné, c’est que les gouvernements provinciaux successifs se sont attachés au maintien de la population et au renouvellement des services publics. Il était donc plus facile de justifier le stage.
Faites montre de souplesse. Cela est lié au point 3. J’ai ajusté les propositions au fur et à mesure que de nouvelles limites et possibilités sont devenues apparentes. Par exemple, je m’étais engagé dans une expérience postuniversitaire qui, de manière réaliste, devait être un programme de 10 mois pour attirer des participants. Toutefois, cela nécessite beaucoup d’argent et soulève la possibilité réelle qu’il n’y ait tout simplement pas assez de travail pour les stagiaires. L’Assemblée législative ne siège que pendant quelques semaines à l’automne et les députés ne sont pas souvent là. Un autre exemple est le passage au travail à distance pendant la pandémie de COVID-19. Cela rend soudainement très viable un programme plus important à l’échelle de la province pour les étudiants seniors. Qui l’eût cru?
Trouvez de bons participants. Le programme le mieux conçu ne sert à rien si les participants le discréditent. Il est important que les participants soient matures, discrets et aptes intellectuellement. Ils doivent être de bons communicateurs et capables d’interagir et de travailler avec toutes sortes de personnes occupant toutes sortes de postes. Parfois, les bons candidats hésitent à postuler. J’ai recherché de bons étudiants et les ai encouragés à postuler. Tout cela fait partie de la création d’un programme attrayant, respecté et prestigieux.
Rendez le programme attrayant pour les députés d’arrière-garde du gouvernement. Les députés du gouvernement ont accès aux services de recherche. Ils sont également attentifs aux souhaits et aux besoins du cabinet et du premier ministre. Ils sont réticents à l’idée d’entreprendre des recherches indépendantes en faisant appel à des personnes extérieures à la tribu. C’est juste une caractéristique de notre forme de gouvernement parlementaire. Les programmes de stages peuvent atténuer cette réticence, mais cela prend du temps. Il faut établir un lien de confiance et faire preuve d’intégrité. C’est pourquoi les bons participants sont si importants.
Réfléchissez aux questions de représentation. Le Nouveau-Brunswick est la seule province officiellement bilingue du Canada et la langue est une question de représentation essentielle. Nous ne voulions pas exclure les candidats unilingues. Pourtant, le bilinguisme est clairement un atout dans le travail d’un stagiaire. Le bilinguisme est donc un atout qui joue en faveur des candidats. D’autres questions clés en matière de représentation se poseront dans d’autres contextes.
Réglez les questions d’argent. Les stages d’une durée appréciable prévoient une allocation pour les participants. Cela permet d’attirer les bons candidats et de reconnaître le travail réel qu’ils effectuent pour les députés et les autres membres du personnel. Il peut également y avoir des frais administratifs. De nombreux programmes au Canada bénéficient d’un financement externe ou d’une combinaison de financement public et externe. Certains programmes sont entièrement financés par des fonds publics. Il est évidemment important de trouver un financement adéquat et stable. Voilà une bonne raison de commencer modestement. Les bienfaiteurs externes doivent comprendre que le financement ne leur permet pas d’exercer une influence sur les politiques, au-delà du fait de montrer sa bonne volonté et de donner l’image d’une bonne entreprise citoyenne.
Obtenez un soutien durable de votre ministère, de votre université et d’autres personnes de votre administration. Les programmes qui sont soutenus par les efforts héroïques d’une seule personne mourront avec cette personne. L’objectif consiste à faire évoluer un programme pour qu’il devienne une institution qui fonctionne au-delà des efforts d’une seule personne ou d’un petit groupe.
Et surtout, gardez les stagiaires au centre de tout. Le programme de stage a pour but de permettre aux participants de vivre une expérience riche, stimulante, formatrice et mémorable dans le domaine du gouvernement, d’un point de vue unique. Leur expérience éducative doit être au cœur de toute planification et exécution.
Conclusion
Il est trop tôt pour dire que le Programme de stages législatifs du Nouveau-Brunswick est devenu une institution permanente à l’Assemblée et dans le milieu de l’enseignement supérieur de la province. Il reste petit et son financement dépend de la poursuite d’un programme d’apprentissage par l’expérience géré par le ministère provincial de l’Éducation postsecondaire, de la Formation et du Travail. Un nouveau gouvernement, de nouveaux défis budgétaires et de nouvelles priorités peuvent tout changer. Néanmoins, le programme s’en vient.
Si les initiatives d’apprentissage par l’expérience peuvent être superficielles, formelles et stériles, et n’apporter que peu de choses à la formation intellectuelle d’un étudiant, certaines peuvent être précieuses. Ma propre expérience et celle d’autres stagiaires suggèrent que les programmes de stages législatifs peuvent fonctionner comme d’excellents compléments à une formation universitaire dans le domaine politique et gouvernemental. Ils peuvent permettre aux participants de mieux comprendre que la politique est une activité humaine certes frustrante, mais aussi nécessaire et digne.
Notes
1 Isaiah Berlin, « On Political Judgment », New York Review of Books, 3 octobre 1996, p. 26 [traduction].
2 Ibid., p. 28 [traduction].
3 Bernard Crick, In Defence of Politics, 2e éd., Penguin, Markham, ١٩٦٤.
4 Graham Steele, What I Learned About Politics: Inside the Rise – and Collapse – of Nova Scotia’s NDP Government, Nimbus, Halifax, 2014; et The Effective Citizen: How to Make Politicians Work for You, Nimbus, Halifax, 2017.
5 Kenneth Minogue, Politics: A Very Short Introduction, Oxford University Press, Oxford, 1995, p. 5-6 [traduction]. Les politiciens fonctionnent sur la base de deux séries de raisons : celles utilisées pour décider d’une politique, et celles utilisées pour défendre cette politique. Il y a généralement un écart. p. 63.
6 La liste des bienfaiteurs du PP est longue et impressionnante, incluant des sources comme le CN, Bombardier, les grandes banques, Rogers et Unifor.
7 Je suis reconnaissant des données qui m’ont été fournies par Matthew Creswick, chercheur en éducation parlementaire, bureau de l’éducation parlementaire, Assemblée législative de la Colombie-Britannique.
8 J’ai mis sur pied un cours de niveau supérieur sur des « sujets spéciaux » dans lequel huit étudiants passaient chacun dix heures par semaine à travailler sous le mentorat d’un SM ou d’un SMA dans un ministère du gouvernement du N.-B. dans le cadre de dossiers de politique.
9 Paul E. J. Thomas, « Getting People on the Inside? The Expansion of Externally-Supported Internship Programs at the Canadian Parliament », document présenté à la réunion annuelle de l’Association canadienne de science politique, 2018.
10 Mario Dion, « Cadeaux ou autres avantages offerts aux députés – services de stagiaires offerts gratuitement », Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique, octobre 2018. Bienvenue au Commissariat (parl.gc.ca). Je remercie Paul Thomas d’avoir attiré mon attention sur ce point.
11 Voir l’initiative Avenir NB du gouvernement provincial : Avenir NB (avenirnouveaubrunswick.ca)