Pleins feux sur les langues parlementaires
On dit que la langue est la feuille de route d’une culture, révélant à la fois l’origine et l’avenir d’un peuple. En explorant les « langues parlementaires_», on peut voir comment nos institutions démocratiques transmettent l’histoire du Canada et anticipent notre avenir.
En tant que pays officiellement bilingue, les parlementaires fédéraux du Canada ont le droit d’utiliser l’anglais ou le français dans les débats et les procédures (avec interprétation simultanée pour faciliter la communication). D’autres juridictions du pays ont également accordé un statut officiel aux langues autochtones. Au Nunavut, l’inuktitut (Inuktitut et Inuinnaqtun) est traité sur un pied d’égalité avec l’anglais et le français dans les services et institutions gouvernementaux, tandis que les Territoires du Nord-Ouest reconnaissent 11 langues officielles: Dene Kǝdǝ́, Dëne Sųłıné, Dene Zhatıé, Dinjii Zhuʼ Ginjik, English, French, Inuinnaqtun, Inuktitut, Inuvialuktun, nēhiyawēwin, and Tłı̨chǫ.
Qu’un parlement soit unilingue, bilingue ou multilingue, les parlementaires qui siègent dans les chambres d’une assemblée et les personnes qu’ils représentent sont linguistiquement diversifiés. Le recensement de 2021 a révélé qu’un ménage canadien sur cinq est multilingue (utilisant deux langues ou plus à la maison). Bien que l’anglais et le français soient les langues les plus couramment utilisées par les Canadiens, le recensement a dénombré un total de 474 langues, dont 72 langues autochtones, la langue des signes québécoise et la langue des signes américaine.
Alors que nous préparions les articles pour ce numéro thématique, il est devenu évident que nous ne pourrions qu’effleurer le sujet. Des idées de contenu explorant le fonctionnement de l’interprétation dans les assemblées territoriales multilingues, les défis rencontrés par les interprètes lors des délibérations virtuelles ou à distance, le développement des services de communication parlementaire pour les personnes handicapées, la façon dont les parlementaires communiquent avec d’importantes populations linguistiques minoritaires dans leurs circonscriptions, et bien d’autres, ont été soigneusement mises de côté pour une suite ultérieure.
Cependant, les articles que nous présentons ici reflètent certaines facettes importantes du fonctionnement théorique et pratique des langues parlementaires, et ce que cela révèle sur notre pays. Des articles explorant comment la création d’une place pour les langues autochtones au sein des parlements contribue à la réconciliation, aux défis de l’élaboration de lois bilingues, en passant par une enquête sur les parlements multilingues du Commonwealth et une critique de la façon dont l’égalité de statut des langues ne signifie pas nécessairement leur utilisation équitable, nous espérons que ce numéro suscitera une réflexion et une discussion sur la façon dont nous communiquons au sein des institutions démocratiques et dont elles s’adressent aux Canadiens.
Si vous avez une idée d’article sur ce sujet et que vous aimeriez contribuer à un prochain numéro, n’hésitez pas à nous contacter.
Will Stos
Rédacteur en chef, Revue parlementaire canadienne