Internet et les médias sociaux sont, pour ainsi dire, universellement considérés comme essentiels aux campagnes électorales et au travail des parlementaires, et comme étant au cœur de la participation de la population canadienne à la politique. En effet, on considère généralement que les nouvelles technologies de l’information et des communications ont transformé la politique en renforçant la qualité de la démocratie par la sensibilisation et la mobilisation des citoyens à l’égard des processus politiques, devenus plus transparents et interactifs qu’auparavant. Le présent article propose une évaluation partielle des répercussions d’Internet, du réseautage social et des diverses technologies de l’information et des communications connexes sur l’art politique, les campagnes électorales et les parlementaires. La perspective adoptée repose sur le désir d’éviter tout enthousiasme ou hypothèse sans fondements quant au degré réel de transformation engendrée par ces technologies.
Il y a trente ans, soit avant l’apparition de l’accès généralisé à Internet haute vitesse, à des programmes de messagerie conviviaux, aux blogues politiques et aux sites de réseautage social, le théoricien politique Benjamin Barber a avancé l’hypothèse selon laquelle les nouvelles technologies de l’information avaient le potentiel de renforcer la démocratie en augmentant l’accès public à l’information, ce qui contribuerait à accroître la conscience civique et à favoriser le dialogue et les délibérations participatives sur de grandes distances1. Dans les années 1990, alors que se généralisait l’accès à Internet et aux nouvelles technologies de l’information et des communications, des démocrates optimistes croyaient que nous étions au seuil d’une nouvelle ère de démocratisation sociale et politique. Les cyberutopistes étaient d’avis que les échanges d’information et les interactions par ordinateur allaient transformer le système politique démocratique.
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