Sans briques ni mortier : les bureaux de circonscription mobiles et temporaires

This entry is part 4 of 11 in the series Vol. 47 No. 4 (Hiver)

Sans briques ni mortier : les bureaux de circonscription mobiles et temporaires

Ne demandez pas quand vous pourrez vous rendre au bureau de circonscription d’un parlementaire, mais quand le bureau de circonscription d’un parlementaire pourra venir près de vous. Ces dernières années, de nombreux parlementaires ont élargi leur action communautaire au delà de leur participation à des événements précis. En lançant des bureaux de circonscription mobiles ou temporaires, ces parlementaires apportent les services offerts dans leur bureau physique à différents secteurs de leur circonscription. Dans certains cas, leur motivation principale est de servir des populations situées à une distance considérable du bureau permanent. Dans d’autres cas, ces bureaux sont installés dans des endroits à fort achalandage ou dans des quartiers précis. S’appuyant sur des recherches menées par la Direction des recherches pour le Bureau de la Chambre des communes, la Revue parlementaire canadienne a contacté des députés qui ont récemment annoncé des bureaux mobiles ou temporaires afin de leur demander pourquoi ils ont commencé cette pratique et comment ils l’organisent.

Questions et réponses avec Carol Hughes, députée, Jenny Kwan, députée, et Philip Lawrence, député

Carol Hughes
(Algoma—Manitoulin—Kapuskasing)

Q : Comment vous est venue l’idée de lancer un bureau de circonscription mobile ou temporaire?

R : L’organisation régulière de bureaux mobiles dans diverses collectivités de ma circonscription offre aux électeurs la possibilité d’accéder à des services plus près de leur ville natale. Je crois que l’ancien député a également organisé des séances de consultation similaires, mais je ne sais pas à quelle fréquence elles ont eu lieu et si elles ont été aussi nombreuses que celles que j’ai organisées depuis ma première élection en 2008.

Q : Était-ce la première fois que vous tentiez ce type d’initiative? Projetez-vous de la répéter?

R : J’organise des bureaux mobiles depuis mon élection en 2008. J’ai deux bureaux physiques. L’un est à Elliot Lake, et le personnel de ce bureau couvre généralement les bureaux mobiles le long du corridor de l’autoroute 17 entre Nairn Centre et Thessalon, y compris l’île Manitoulin, étant donné que ces initiatives ont souvent lieu pendant que le Parlement siège. De mon côté, je m’occupe des bureaux mobiles qui sont plus au nord le long de l’autoroute 17, de Bruce Mines à la Première Nation de Pic Mobert et à Hornepayne, ainsi que le long de l’autoroute 101, à partir de Foleyet. Mon personnel de Kapuskasing se déplace le long du corridor de l’autoroute 11 sur rendez-vous.

Par ailleurs, de temps à autre, nous organisons des bureaux temporaires dans quelques centres commerciaux ou dans d’autres lieux pour aider à l’obtention de passeports, au partage d’informations et à la sensibilisation aux services offerts. À d’autres moments, les bureaux temporaires se concentrent uniquement sur l’aide concernant un service particulier, par exemple les demandes de passeports ou de cartes de statut (en particulier lorsqu’il y a des évacués de communautés autochtones), ou sur les questions de retraite et de pension lors d’un salon pour personnes âgées, etc. Dans ces cas-là, le sujet dépend du lieu, car de temps en temps ce sont des organismes qui nous demandent de participer à certaines de leurs activités.

Q : En quoi cette initiative était-elle différente d’une apparition publique ordinaire dans votre circonscription?

R : Il s’agit d’une occasion pour les électeurs de pouvoir se rendre en personne pour obtenir de l’aide concernant les programmes réglementés par le gouvernement fédéral et d’exprimer leurs préoccupations sur d’autres questions. Ils peuvent nous rencontrer en personne – moi en tant que députée ou mon personnel – pour obtenir une aide concrète.

Nous offrons dans ces bureaux mobiles le même service que celui auquel une personne s’attendrait si elle venait à mon bureau.

Par ailleurs, mes autres apparitions publiques ordinaires consistent à assister à des fonctions et à des événements en soutien à des communautés individuelles, à marquer des étapes importantes ou à rencontrer des intervenants, etc.

Q : Combien de membres du personnel étaient présents avec vous?

R : Les bureaux sont tenus soit par moi-même, soit par l’un de mes employés. Nous ne le faisons pas conjointement, car mes bureaux dans les grands centres (Elliot Lake et Kapuskasing) doivent rester ouverts. Cependant, nous avons participé à des salons pour personnes âgées et à des guichets de services pour personnes évacuées, par exemple, où le bureau mobile était assuré par deux membres du personnel, ou par un employé et moi.

Q : Quel type de réaction cette initiative a-t-elle suscité de la part des personnes qui étaient présentes, ou de la part de vos électeurs en général?

R : Comme je l’ai dit, il ne s’agit pas d’une initiative unique, car je publie généralement un calendrier avec une liste des dates de l’année où les personnes peuvent s’attendre à ce que mon personnel ou moi soyons dans leur communauté. Bien que nous ayons un horaire rotatif, mes employés ont des semaines qui leur sont spécifiquement attribuées, de sorte qu’ils ont généralement leur propre rotation dans leur zone de couverture, tout comme moi. Les électeurs sont reconnaissants que mon bureau soit accessible et qu’ils puissent être servis en personne.

Q : Recommanderiez-vous ce type d’initiative à d’autres parlementaires? Pourquoi?

R : Avoir un horaire régulier est la meilleure façon de fournir des services aux électeurs des collectivités périphériques. Il faut également se rappeler que, dans les zones rurales comme la mienne, les transports publics quotidiens entre les communautés sont inexistants. Il s’agit donc d’offrir à tous les électeurs un accès égal aux services, comme s’ils avaient un bureau de député dans leur communauté.

Jenny Kwan
(Vancouver-Est)

Q : Comment vous est venue l’idée de lancer un bureau de circonscription mobile ou temporaire?

R : Je passe beaucoup de temps à Ottawa pendant les sessions du Parlement. Il est donc essentiel de ne pas perdre contact avec les gens de la communauté. En plus de participer à des événements communautaires, notre équipe a réfléchi à des manières d’atteindre différents secteurs de la circonscription de Vancouver-Est et d’être disponible pour rencontrer les électeurs. Nous avons également fait la réflexion que les endroits achalandés comme les centres communautaires et les maisons de quartier, ainsi que les marchés d’agriculteurs très populaires, seraient des lieux d’interaction pratiques pour les gens. Il s’agit d’une circonscription urbaine densément peuplée, mais il est tout de même important d’être disponible là où les gens vivent leur vie quotidienne.

Q : Était-ce la première fois que vous tentiez ce type d’initiative? Projetez-vous de la répéter?

R : Mon équipe organise des bureaux mobiles depuis que j’ai été élue au Parlement en 2015, et nous continuerons à le faire. Le défi est toujours de trouver un moment qui conviendra également aux personnes souhaitant prendre une minute pour parler avec leur représentante élue.

Q : En quoi cette initiative était-elle différente d’une apparition publique ordinaire dans votre circonscription?

R : Dans le bureau mobile, je suis à un endroit fixe avec une table et une chaise pour rencontrer les électeurs. Aucun rendez-vous n’est requis, les gens peuvent simplement passer et s’arrêter pour parler de n’importe quel sujet ou problème.

Q : Combien de membres du personnel étaient présents avec vous?

R : En règle générale, je suis accompagnée d’un membre du personnel au bureau mobile.

Q : Quel type de réaction cette initiative a-t-elle suscité de la part des personnes qui étaient présentes, ou de la part de vos électeurs en général?

R : La réaction a été formidable et les commentaires indiquent que les gens de la communauté recherchent toujours plus d’occasions de saluer leurs représentants élus et de leur parler. Il s’agit d’une bonne occasion pour les députés d’entendre ce que pensent les gens, notamment sur les questions d’intérêt public et sur notre travail au Parlement. Il est également important d’avoir de vraies conversations avec les gens, même si elles sont brèves.

Q : Recommanderiez-vous ce type d’initiative à d’autres parlementaires? Pourquoi?

R : Je le recommanderais certainement à d’autres parlementaires.

Philip Lawrence
(Northumberland—Peterborough-Sud)

Q : Comment vous est venue l’idée de lancer un bureau de circonscription mobile ou temporaire?

R : C’est une idée à laquelle mon personnel et moi avons pensé en raison de la taille géographique de notre circonscription. Il faut une heure de route pour parcourir d’est en ouest ma circonscription et le même temps pour se rendre de la rive du lac Ontario au Nord de la circonscription. Même si mon bureau est situé à peu près au centre, les résidents doivent faire au moins une heure de route s’ils se trouvent à la limite extérieure de la circonscription. Les bureaux mobiles rendent nos services plus pratiques pour mes électeurs et nous aident à établir des liens dans des régions où mon personnel ne travaille pas à temps plein.

Q : Était-ce la première fois que vous tentiez ce type d’initiative? Projetez-vous de la répéter?

R : Je tiens des bureaux mobiles depuis quelques années maintenant. Après la fin de la pandémie, ce fut une excellente façon de renouer en personne avec mes électeurs. Je prévois de continuer à organiser plusieurs bureaux mobiles au printemps et à l’automne de chaque année.

Q : En quoi cette initiative était-elle différente d’une apparition publique ordinaire dans votre circonscription?

R : Lors de la plupart de mes apparitions ordinaires, on me demande de discuter de questions plus générales : la dette, la taxe sur le carbone, etc. Au bureau mobile, mes collaborateurs se sont concentrés sur des questions individuelles spécifiques.

Q : Combien de membres du personnel étaient présents avec vous?

R : Chaque bureau mobile emploie généralement au moins deux membres du personnel en raison de la demande souvent élevée que nous y recevons. Un autre membre du personnel reste au bureau de circonscription physique, pour y assurer le service.

Q : Quel type de réaction cette initiative a-t-elle suscité de la part des personnes qui étaient présentes, ou de la part de vos électeurs en général?

R : Nous avons reçu des réactions majoritairement positives de la part de nos électeurs. Les électeurs âgés, en particulier, sont heureux de ne pas avoir à conduire aussi loin pour obtenir de l’aide sur certains sujets comme les passeports et les retraites.

Q : Recommanderiez-vous ce type d’initiative à d’autres parlementaires? Pourquoi?

R : Je recommanderais certainement cette idée si la circonscription s’y prête. Pour une circonscription aussi grande que la mienne, il est très utile de pouvoir déplacer les services que j’offre habituellement dans mon bureau de circonscription afin de les adapter aux différents secteurs de ma circonscription.

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