« Plus qu’un grand voyageur » :
un député de l’Ontario et les services de soutien parlementaire – entrevue avec Peter Tabuns
Élu pour la première fois en 2006, le député de l’Ontario, Peter Tabuns (Toronto–Danforth), connaît bien Queen’s Park et connaît bien le personnel qui s’en occupe. Dans cette entrevue, il explique comment il compte sur les employés de l’Assemblée dans l’exercice de ses fonctions de représentant et pourquoi il admire leur professionnalisme.
Revue parlementaire canadienne : En tant que parlementaire de longue date, vous avez travaillé dans ce domaine pendant de nombreuses années et vous avez eu l’occasion d’apprendre à connaître les divers services de soutien parlementaire. Dans quelle mesure ces services sont-ils essentiels à votre rôle de parlementaire?
Peter Tabuns : J’utilise beaucoup les Services de bibliothèque et de recherche (SBR). Je suis plus qu’un grand voyageur. Je suis titulaire d’une carte en or. Je trouve que c’est la façon la plus rapide de faire de la recherche. Les services sont rapides, responsables et très professionnels. Dans mon rôle de président de comités, les greffiers sont incroyablement bons dans leur travail. J’ai plaisanté avec (ancien greffier de l’Ontario), Todd Decker, au sujet du temps qu’il lui faut garder les greffiers de comité au sous-sol pour qu’ils soient si bien formés. Ils fournissent des conseils de grande qualité et je suis stupéfait de leur capacité à rester éveillé tout au long du processus. Je suis également reconnaissant au Bureau de la législature. Le personnel donne des avis rapides sur ce qui peut ou ne peut pas être fait. De plus, chaque fois que j’ai une question sur la façon dont mes propos apparaissent dans les journaux de débats, ils sont toujours prompts à vérifier l’enregistrement audio pour confirmer.
Revue parlementaire canadienne : Au cours de votre mandat, avez-vous remarqué des changements importants dans ces services (par exemple, progrès technologiques, besoins variables, augmentation ou diminution notable du nombre d’employés dans un ministère, etc.)?
Peter Tabuns : Honnêtement, je n’ai pas remarqué beaucoup de changements. Plus je suis en poste, plus je les utilise. Pour les greffiers de comité, le personnel a changé, mais la formation est tellement superbe qu’il n’y a pas de différence en ce qui a trait au service.
Revue parlementaire canadienne : Vos collègues récemment élus utilisent-ils ces services de la même façon que vous en êtes venu à les utiliser?
Peter Tabuns : Je constate que lorsqu’ils sont élus pour la première fois, ils essaient d’utiliser le personnel de recherche du caucus pour tout faire. On semble croire que tout doit passer par la recherche du caucus. De toute évidence, le personnel des SBR ne fera pas de recherche Oppo, mais 98 % de ce que nous faisons est du travail où les SBR peuvent être utilisés, et la rapidité et la qualité sont excellentes. Pour certaines questions, j’ai fait des expériences en utilisant Chat GPT, et dans certains cas, la réponse qui revient est proche de ce que le SBR fournit. Cependant, il a une portée limitée sur d’autres questions en fonction de ses ressources. L’intelligence artificielle sait comment consulter un rapport annuel pour ses recherches, mais pas de multiples rapports. La qualité et l’exactitude ne sont pas encore au rendez-vous. Je crois donc que les postes d’employés des SBR sont assurés pour l’instant. (rires)
Revue parlementaire canadienne : À quelle fréquence faites-vous appel aux services pour des raisons précises (par exemple, le personnel des Services de bibliothèque et de recherche ou les greffiers de comité lorsqu’un comité auquel vous siégez doit se réunir)?
Peter Tabuns : Je dirais que je soumets environ une question par jour au SBR et peut-être trois ou quatre par semaine. Les questions se rapportent à mon portefeuille de porte-parole et aux questions qui sont soulevées dans ma circonscription. Dans des domaines comme le droit du travail et les droits juridiques, ou parfois dans d’autres domaines critiques où mes connaissances sont moins poussées, je pose souvent des questions aux SBR, surtout pour les analyses juridiques des situations. Puis-je utiliser cette entrevue pour recommander un agrandissement?
Revue parlementaire canadienne : Bien sûr.
Peter Tabuns : Je crois que nous devons élargir les SBR. Vous n’avez qu’à me confier quatre ou cinq chercheurs, et vous pouvez faire ce que vous voulez avec le reste. (Rires)
Revue parlementaire canadienne : Y a-t-il eu des moments où un membre du personnel de soutien du Parlement s’est surpassé pour vous aider, vous ou un de vos collègues? Si oui, pourriez-vous me parler un peu de ces cas?
Peter Tabuns : Mes attentes sont si élevées que je ne pourrais pas dire qu’ils ont dépassé mes attentes, mais je ne suis tout simplement jamais déçu. Je constate un professionnalisme concentré. Si quelqu’un avait échoué, cela sauterait aux yeux et je m’en souviendrais, mais cela ne s’est tout simplement pas produit. Je n’ai jamais pensé, par exemple, que nous avions vraiment besoin de greffiers compétents ici. Cela ne fait tout simplement pas partie de l’histoire.
Revue parlementaire canadienne : Y a-t-il un sujet que je n’ai pas abordé et dont vous aimeriez parler?
Peter Tabuns : Le comportement. La patience et la bienveillance dont font preuve les greffiers sont excellentes. J’ai déjà été préoccupé par le fait que nous ne télédiffusions pas les réunions des comités, et cela m’irritait beaucoup. J’ai communiqué avec Tonia Grannum (ancienne greffière du comité), que je connaissais depuis longtemps, et je me suis plaint. Elle m’a expliqué que pour faire ce genre de diffusion, nous devons le faire sur une base bilingue et suivre d’autres protocoles que nous n’avions pas à l’époque. Elle était claire, directe et patiente face à un député provincial grincheux. Félicitations à toi, mon amie. La patience dont elle a fait preuve était admirable.
Revue parlementaire canadienne : Je n’ai pas la même expérience de travail que vous avec le personnel de soutien parlementaire, mais j’ai déjà eu un bureau à côté des greffiers de comité, et je dois dire que j’ai été frappée de voir à quel point ils étaient résolument non partisans. Je sais qu’ils ont probablement des convictions politiques personnelles, mais je n’ai jamais réussi à les connaître.
Peter Tabuns : Je suis d’accord. Thushitha Kobikrishna était la greffière du Comité des prévisions budgétaires, et maintenant du Comité permanent des affaires intérieures. Elle m’a aidé lorsque j’étais président. Elle a aidé d’autres présidents et tous les membres du comité. Je croyais remarquer une différence lorsque je siégeais près d’elle, mais elle ne versait pas dans la partialité. Je n’ai jamais remis en question le respect que j’ai pour elle de faire avancer les choses.
Revue parlementaire canadienne : Merci beaucoup de m’avoir fait part de vos réflexions aujourd’hui.