La chahut à la Chambre des communes

Article 8 / 12 , Vol 34 No 3 (Automne)

La chahut à la Chambre des communes

Les visiteurs et les observateurs à la Chambre des communes font état depuis longtemps de la fréquence du chahut à la Chambre. Cela étant, quels sont les avantages ou les conséquences de ce comportement? L’article présente une analyse d’un ensemble originel de données quantitatives et qualitatives recueillies dans un sondage anonyme rempli par des députés vers la fin de la 40e législature. Le sondage portait sur des perceptions du chahut à la Chambre des communes, ainsi que sur les répercussions que le chahut, selon les députés, a sur leur travail. Un nombre important de députés ont indiqué que le chahut les amène à participer beaucoup moins fréquemment, voire pas du tout, aux travaux de la Chambre. En outre, bon nombre des mots utilisés contre d’autres députés dans les chahuts sont contraires aux valeurs défendues dans la Charte. Figurent parmi ces mots et concepts le racisme, l’âgisme, le sexisme, la discrimination religieuse, la discrimination contre les handicaps physiques et l’homophobie.

La transformation de la période des questions

Article 9 / 12 , Vol 34 No 3 (Automne)

La transformation de la période des questions

Le présent article contient des données descriptives sur le nombre d’interventions du premier ministre pendant la période des questions de la 35e à la 40e législature, englobant les gouvernements Chrétien, Martin et Harper. Répertoriant un total de 7 227 questions, cette étude classe les réponses des premiers ministres par secteur de politique et contrôle le nombre de réponses qui concernent l’éthique et les scandales, que le gouvernement soit majoritaire ou minoritaire. Elle met en relief la croissance étonnante des interventions des premiers ministres d’un point de vue comparatif et historique, avec l’avènement de quatre partis politiques à la Chambre des communes. L’analyse donne à penser que, bien que les scandales aient constitué une composante centrale de la période des questions pendant les gouvernements Chrétien et Martin, et, dans une moindre mesure, dans le dernier gouvernement minoritaire Harper, les allégations d’actes répréhensibles ont, en général, représenté moins du tiers de toutes les questions auxquelles a répondu un premier ministre de 1994 à 2011.

APC : La scène canadienne

Article 12 / 12 , Vol 34 No 3 (Automne)

APC : La scène canadienne

Quarante-neuvième Conférence régionale canadienne

La 49e Conférence régionale canadienne a eu lieu à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard, du 13 au 19 juillet 2011. Plus de 80 délégués fédéraux, provinciaux, territoriaux et étrangers ont participé à cette conférence, dont l’hôte était la présidente de l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard, Kathleen Casey. D’autres présidents d’assemblées législatives y étaient présents, notamment George Hickes (Manitoba), Roger Fitzgerald (Terre-Neuve-et-Labrador), Bill Barisoff (Colombie-Britannique), Dale Graham (Nouveau-Brunswick), Ken Kowalski (Alberta), Don Toth (Saskatchewan), Steve Peters (Ontario), Gordie Gosse (Nouvelle-Écosse), Paul Delorey (Territoires du Nord-Ouest) et Hunter Tootoo (Nunavut).

Parmi les invités spéciaux se trouvaient David Jones, député (Guernesey), Greg Aplin, député (Nouvelle-Galles du Sud), M.R. Polley, président (Tasmanie), Danny Maharaj, sénateur (Trinité-et-Tobago), John Hyde, député (Australie-Occidentale), Shakila Abdalla, députée (Kenya), et Waruna Bandara Dhammika Dasanayake, secrétaire général adjoint du Parlement du Sri Lanka.

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L’avenir de Province House, Î.-P.-É.

Article 1 / 11 , Vol 34 No 2 (Été)

Vol 34 No 2L’avenir de Province House, Î.-P.-É.

Le 29 avril 2010, l’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard a étudié une motion portant sur l’examen de l’entente fédérale-provinciale de 1974 sur la gestion générale de Province House. Les extraits suivants sont tirés du débat sur la motion entre la chef de l’opposition, le premier ministre et le doyen de la Chambre.

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Un partenariat dans le Commonwealth : Hampton et Piggs Peak

Article 2 / 11 , Vol 34 No 2 (Été)

Un partenariat dans le Commonwealth : Hampton et Piggs Peak

En 2005, un Swazi s’est rendu dans la municipalité de Hampton, au Nouveau-Brunswick, pour parler de l’épidémie de sida. Les citoyens ont alors décidé de lui prêter main-forte et se sont mobilisés. Ils ont ainsi fondé un partenariat avec Piggs Peak, au Swaziland, pour aider cette collectivité africaine. Grâce a l’appui considérable manifesté par ses 4 000 citoyens, le petit village de Hampton a amassé suffisamment de fonds pour aider 80 élèves à poursuivre leurs études et soutenir de nombreux autres projets communautaires à Piggs Peak. Le présent article porte sur ce projet de la municipalité de Hampton, et sur le rôle joué par le député de la région à l’Assemblée législative dans le développement de ce partenariat.

En 2004, le Canada a été l’hôte de la Conférence de l’Association parlementaire du Commonwealth, un rassemblement des pays membres du Commonwealth. En tant que président de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick à l’époque, j’ai eu l’immense privilège d’y assister.

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L’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard

Article 3 / 11 , Vol 34 No 2 (Été)

L’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard

Province House est sans doute mieux connue des Canadiens en tant que berceau de la Confédération, puisque c’est là que s’étaient réunis les pères de la Confédération en 1864. La construction de ce bâtiment de grès, aux lignes rappelant l’architecture gréco-romaine, a été terminée en 1847. L’édifice, qui est maintenant un lieu historique national, est une destination touristique de choix, mais demeure le siège de l’Assemblée législative. Au fil des ans, il a accueilli des visites royales, a servi pour des funérailles nationales et a été le lieu de maints rassemblements, débats, manifestations, protestations, occupations, célébrations, vigiles, délibérations. Il a même été la victime d’actes isolés de graffiteurs. Le présent article se penche sur l’évolution de l’Assemblée législative, du système électoral, de la culture politique de l’Île et de la façon dont elle s’exprime, ainsi que des procédures et des rouages législatifs.

L’Assemblée législative de l’Île-du-Prince-Édouard, créée en 1773, est le deuxième parlement le plus ancien du Canada, le premier, celui de la Nouvelle-Écosse, remontant à 1758. Il faut attribuer à l’un des dispositifs les plus inusuels de l’histoire coloniale britannique la mise en place et l’évolution du gouvernement colonial de l’Île. En 1767, dans la colonie qui faisait alors partie de la Nouvelle-Écosse, les terres étaient attribuées par tirage au sort. Les propriétaires devaient s’engager, comme conditions à l’octroi des concessions, à établir une colonie de protestants, à payer des quitrents à la Couronne (redevances destinées à remplacer les corvées) et à respecter d’autres exigences. Les nouveaux propriétaires, dont beaucoup n’entendaient pas respecter les conditions de leurs concessions, pétitionnèrent alors la Couronne pour réclamer l’établissement d’un gouvernement distinct échappant à l’influence de la Nouvelle-Écosse. En retour, ils s’engagèrent à payer la totalité des dépenses de ce nouveau gouvernement colonial. C’est ainsi que l’Île-du-Prince-Édouard devint une colonie autonome en 1769. Les conflits qui ont suivi, entre les propriétaires absents et les métayers, la fameuse « Land Question » (la Question des terres), allaient dès lors dominer la vie politique de l’Île pendant plus d’un siècle.

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Latitude et pouvoir de réserve de la Couronne

Article 4 / 11 , Vol 34 No 2 (Été)

Latitude et pouvoir de réserve de la Couronne

La décision de la gouverneure générale Michaëlle Jean d’accorder la prorogation demandée par le premier ministre Harper en 2008 et 2009 a donné lieu à de nombreux débats, parmi les personnes intéressées au parlementarisme, sur le pouvoir discrétionnaire d’un gouverneur général de rejeter la recommandation d’un premier ministre. Dans le présent article, l’auteur est d’accord avec ceux qui croient que Mme Jean n’a pas commis d’erreur en se conformant à ces demandes, mais il rejette l’idée qu’un gouverneur général qui refuserait une telle requête d’un premier ministre violerait une convention constitutionnelle. Il présente l’argument que, dans le système britannique, la monarchie ou son représentant, en exerçant l’un des pouvoirs légaux de la Couronne en lien avec le Parlement, conserve le droit de rejeter la recommandation du premier ministre si le fait de suivre celle-ci s’avérait nettement nuisible à la démocratie parlementaire. Ce raisonnement s’applique tant à la prorogation qu’à la dissolution du Parlement.

Dans un article récent, Nicholas MacDonald et James Bowden1 soulignent avec justesse qu’à l’ère démocratique, la Couronne ne devrait utiliser que rarement son pouvoir de réserve. Ils affirment que « la plupart des universitaires » s’entendent pour dire que c’est uniquement « dans les circonstances les plus exceptionnelles » que le gouverneur général peut rejeter la recommandation du premier ministre. J’appuie entièrement cet énoncé et j’ajouterai même que ce sont presque tous les universitaires qui conviennent de cet énoncé général. C’est, en effet, la convention constitutionnelle qui a rendu possible la transformation du système parlementaire dominé par la Couronne en démocratie parlementaire. Mais cette convention s’accompagne clairement d’une convention corollaire sur les circonstances exceptionnelles dans lesquelles la Couronne pourrait exercer son pouvoir discrétionnaire et dire « non » à un premier ministre. S’il existe une convention selon laquelle un gouverneur général accepte normalement la recommandation d’un premier ministre dans l’exercice de ses pouvoirs légaux relativement au Parlement, il doit y avoir aussi une convention ou un principe qui permette de définir ces « circonstances les plus exceptionnelles » dans lesquelles le gouverneur général agirait conformément à la constitution en rejetant la recommandation du premier ministre.

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Les projets de loi fiscale et la procédure de voies et moyens

Article 5 / 11 , Vol 34 No 2 (Été)

Les projets de loi fiscale et la procédure de voies et moyens

L’étude, par le Parlement, des demandes de la Couronne relatives à l’imposition et à la taxation constitue l’une des pierres angulaires de notre régime gouvernemental. Les règles de procédure régissant le dépôt des projets de loi fiscale sont certes assez claires, mais de nombreux aspects parlementaires entrent en jeu et méritent réflexion. Parmi eux, notons le temps et les ressources qu’il faut consacrer à l’étude de projets de loi d’exécution du budget de plus en plus volumineux et complexes, les redites dans certains débats, l’inclusion de mesures non budgétaires dans le projet de loi d’exécution du budget, la mise en œuvre de mesures fiscales avant l’édiction de leur loi habilitante, les répercussions des allégements fiscaux proposés par des députés sur la gestion gouvernementale du plan financier, et l’exclusion de tout débat sur les projets de loi émanant des députés qui proposent des hausses de taxes ou d’impôts. Le présent article se penche sur ces aspects ainsi que sur d’autres qui sont liés aux travaux des voies et moyens.

L’un des rôles fondamentaux du Parlement consiste à se pencher sur les demandes de la Couronne visant à engager des dépenses ou à lever des taxes ou des impôts. Les procédures de la Chambre qui s’appliquent aux dépenses protègent l’initiative financière de la Couronne en exigeant que toute mesure proposant l’affectation de deniers publics soit accompagnée d’une recommandation royale, que seul un ministre peut obtenir. Les procédures qui s’appliquent à l’imposition et à la taxation diffèrent quelque peu. À moins que l’on envisage de modifier une loi fiscale, les dispositions fiscales s’appliquent d’année en année. Ainsi, chaque fois que la Couronne souhaite lever une nouvelle taxe ou un nouvel impôt, maintenir une taxe ou un impôt qui devrait disparaître, relever le taux d’une taxe ou d’un impôt existant ou élargir à une nouvelle catégorie de contribuables le champ d’application d’une taxe ou d’un impôt, elle le fait par ce que l’on nomme la procédure des « voies et moyens ». Il s’agit d’un terme de procédure employé pour désigner le moyen par lequel le gouvernement obtient les recettes nécessaires pour couvrir ses dépenses. Les règles régissant les travaux de la Chambre stipulent que l’adoption d’une motion de voies et moyens (qui prévoit toute amplification de l’incidence fiscale) doit se faire avant la première lecture d’un projet de loi fiscale. Comme seul un ministre peut présenter un avis de motion de voies et moyens, l’initiative financière de la Couronne est ainsi protégée en matière fiscale1.

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