Le rôle des hauts fonctionnaires du Parlement : deux études de cas

Article 5 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

Le rôle des hauts fonctionnaires du Parlement : deux études de cas

Le Parlement, les dix assemblées provinciales et les trois assemblées territoriales comptent plus de 75 hauts fonctionnaires indépendants ou quasi indépendants. De nombreux politologues soutiennent que leur influence constitue un symptôme du déclin de l’institution parlementaire. Leur popularité auprès du grand public témoigne du cynisme corrosif de la culture politique canadienne à l’égard de la politique partisane. Le présent article traite du commissaire à l’environnement et au développement durable (CEDD) au niveau fédéral et du commissaire à l’environnement de l’Ontario (CEO).

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Pour une nouvelle répartition rationnelle des sièges au Sénat du Canada

Article 6 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

Pour une nouvelle répartition rationnelle des sièges au Sénat du Canada

La répartition actuelle des sièges au Sénat du Canada n’est pas fondée sur la représentation selon la population, ni sur le principe de l’égalité des provinces, pas plus qu’elle n’est le fruit d’un compromis entre les deux. En fait, cette répartition n’est fondée sur aucun principe ou formule cohérents. C’est un véritable fatras où se mêlent une vision régionaliste dépassée tout droit sortie du XIXe siècle et des dérogations et modifications subséquentes. L’auteur propose ici trois principes fondamentaux qui pourraient peut-être aider nos futurs dirigeants à repenser la répartition des sièges à la Chambre haute. Premièrement, il faudrait se défaire du régionalisme périmé à la base de la répartition actuelle des sièges au Sénat et attribuer ceux-ci uniquement en fonction des provinces. Deuxièmement, cette répartition devrait, d’une certaine manière, donner un certain poids à l’égalité des provinces en tant que membres de la fédération canadienne. Enfin, dans la mesure où le nombre de sièges de chaque province dépend d’une variable (comme la population), la Constitution devrait inclure une formule décrivant cette variable au lieu d’attribuer un nombre fixe de sièges à chaque province, afin qu’il ne soit plus nécessaire de modifier la loi fondamentale du pays.

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L’influence des parlementaires sur les politiques publiques

Article 7 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

L’influence des parlementaires sur les politiques publiques

Dans les années ’90, le taux de décrochage scolaire des élèves québécois avoisine les 35 %. Plusieurs groupes sociaux, dont la Centrale de l’enseignement du Québec et la Société Saint-Jean-Baptiste, profitent alors de la campagne électorale de 1994 pour réclamer des États généraux sur l’éducation. En octobre 1995, le ministre de l’Éducation Jean Garon nomme une Commission des États généraux sur l’éducation (CEGE) qui, après 16 mois de travaux, remet son rapport intitulé Dix chantiers prioritaires. S’appuyant sur ce document, Pauline Marois, qui succède à Jean Garon, propose une réforme majeure du système d’éducation. Ce court historique montre que la réforme de l’éducation, à l’instar d’autres politiques publiques, est le résultat des travaux du gouvernement et d’organismes consultatifs. Or, alors que plusieurs auteurs affirment que le pouvoir législatif décline, peu d’études ont analysé le rôle de ce dernier sur les politiques. Le présent article vise à comprendre de quelle manière les parlementaires de l’Assemblée nationale du Québec ont influencé le contenu de la réforme de l’éducation de 1997.

Le présent article étudie le cas de la réforme québécoise de l’éducation de 1997 pour comprendre (1) de quelle manière se manifeste l’influence des parlementaires et (2) à quelle étape de réalisation de la réforme cette influence est-elle la plus marquée. Avant de répondre à ces deux questions de recherche, il importe de définir les expressions « influence » et « réforme de l’éducation » et d’établir les bases théoriques sur lesquelles est construit cet article.

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Le directeur parlementaire du budget, deux ans plus tard : rapport d’étape

Article 8 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

Le directeur parlementaire du budget, deux ans plus tard : rapport d’étape

En mars 2008, en grande pompe et avec l’appui général, le Canada nommait à son tout nouveau poste de surveillance son premier directeur parlementaire du budget (DPB). Deux ans plus tard, ce dernier affiche une longue liste de réalisations : cinq mises à jour économiques et fiscales et plus de vingt rapports de recherche, tous accueillis avec force louanges. Pourtant, autant le poste que son premier titulaire, Kevin Page, ont soulevé de vives controverses. Le présent article dresse l’historique du poste et les problèmes qui ont surgi depuis la nomination de M. Page.

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Nouvelles obligations des députés en vertu de la Loi sur le lobbying

Article 9 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

Nouvelles obligations des députés en vertu de la Loi sur le lobbying

En réaction à un débat sur l’accès d’anciens députés aux coulisses du pouvoir, le président du Conseil du Trésor, Stockwell Day, a annoncé que les députés, les sénateurs ainsi que les cadres supérieurs du chef de l’opposition à la Chambre des communes et au Sénat seront dorénavant assujettis à la réglementation s’appliquant aux titulaires d’une charge publique désignée. Après une période de commentaires publics relativement courte, le nouveau règlement est entré en vigueur au moment de la rentrée parlementaire, le 20 septembre 2010. Le présent article étudie les effets de quelques-uns de ces changements.

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APC : la scène canadienne

Article 11 / 11 , Vol 33 No 4 (Hiver)

APC : la scène canadienne

Le 32e Colloque régional canadien

Le colloque annuel de la Section canadienne de l’Association parlementaire du Commonwealth (APC) a eu lieu à Toronto, du 21 au 24 octobre 2010. Le président de l’Assemblée législative de l’Ontario, Steve Peters, en a été l’hôte. Plusieurs présidents d’assemblées législatives y ont participé, dont George Hickes (Manitoba), Roger Fitzgerald (Terre-Neuve-et-Labrador) et Paul Delorey (Territoires du Nord-Ouest). Ce colloque a réuni en tout 34 délégués et observateurs de l’ensemble des législatures canadiennes, à l’exception de celles du Nunavut, du Yukon et du Québec.

Présidée par le député Rick Borotsik (Manitoba), la première séance de travail a eu lieu après l’ouverture officielle et avait pour thème « Les projets de loi émanant de simples députés : une perte de temps? ». Celui-ci a été abordé par la députée Cheri DiNovo (Ontario).

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Proposition de réforme de la période des questions

Article 1 / 13 , Vol 33 No 3 (Automne)

Vol 33 No 3Proposition de réforme de la période des questions

Le 7 mai 2010, le député de Wellington—Halton Hills a déposé une motion demandant que le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre recommande des modifications à apporter au Règlement et aux autres conventions régissant les questions orales. Selon cette motion, le Comité devrait envisager, entre autres, (i) d’améliorer le décorum et de renforcer la discipline que peut exercer le président pour rehausser la dignité et l’autorité de la Chambre, (ii) d’allonger le temps alloué aux questions comme aux réponses, (iii) de revoir la convention suivant laquelle le ministre questionné n’est pas tenu de répondre, (iv) d’attribuer chaque jour la moitié des questions à des députés dont le nom et l’ordre de prise de parole seraient choisis au hasard, (v) de vouer le mercredi exclusivement aux questions destinées au premier ministre, (vi) de vouer les lundi, mardi, jeudi et vendredi aux questions destinées aux ministres autres que le premier ministre d’une manière qui oblige les ministres à être présents deux jours sur les quatre pour répondre aux questions concernant leur portefeuille selon un calendrier publié soumis à rotation et assurant une répartition équitable des ministres sur les quatre jours. La motion a fait l’objet d’un débat le 27 mai. Les extraits qui suivent sont tirés des délibérations de ce jour-là.

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Pour une politique meilleure

Article 2 / 13 , Vol 33 No 3 (Automne)

Pour une politique meilleure

En septembre 2011, sous réserve de l’examen et de l’approbation du Conseil des études supérieures de l’Ontario, l’Université Carleton accueillera ses premiers étudiants inscrits à un nouveau programme d’études supérieures en gestion politique. Le diplôme est conçu comme une entreprise professionnelle innovatrice et intensive, bien qu’elle soit ancrée dans la compréhension et la critique universitaires des processus démocratiques existants. Son objectif sera de doter les diplômés de bases solides dans les compétences professionnelles qui conviennent pour travailler comme gestionnaire et stratège politique. Il affinera par la pratique le jugement et la réflexion des étudiants, non simplement dans l’optique d’un avantage partisan à court terme, mais aussi sous l’angle de l’intérêt public. Il insistera sur le comportement éthique comme principe directeur de tous les instants. L’article qui suit esquisse la genèse du programme.

Les universités de tout le Canada préparent leurs diplômés à des carrières importantes et lourdes de responsabilités dans une multitude de disciplines, et il ne saurait en être autrement. Imaginez qu’il n’y ait aucun programme d’études pour les infirmières, les enseignants, les économistes, les agronomes, les comptables, les journalistes, les vétérinaires et ceux qui assurent tous les autres services essentiels. Comment pourrions-nous nous débrouiller?

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Le vote par Internet : l’expérience des municipalités canadiennes

Article 3 / 13 , Vol 33 No 3 (Automne)

Le vote par Internet : l’expérience des municipalités canadiennes

Le 26 janvier 2010, l’Université Carleton a accueilli un atelier sur les politiques publiques portant sur le vote par Internet et sur ce que le Canada peut apprendre des cas et des essais, à la fois sur la scène locale et à l’étranger. L’atelier a réuni des universitaires, des experts techniques, des parlementaires, des représentants de partis politiques, des fonctionnaires, des représentants d’autorités électorales et d’autres professionnels du Canada, des États-Unis et d’Europe. Un rapport intitulé Une analyse comparative du vote électronique a été préparé par le Dialogue transatlantique Canada-Europe pour Élections Canada en préparation de l’atelier. Le présent article donne un aperçu des expériences de trois municipalités canadiennes qui ont fait l’essai du vote par Internet et en dégage des enseignements pour d’autres instances gouvernementales. Il est tiré principalement du rapport, que l’on peut consulter sur le site Web du Dialogue transatlantique (Réseau stratégique de connaissances). Cet extrait légèrement revu et corrigé est publié avec l’autorisation d’Élections Canada.

Au cours de la dernière décennie, divers types de vote électronique, particulièrement le vote par Internet, ont suscité beaucoup d’attention comme éventuelles méthodes de vote offrant la promesse de rendre le processus électoral plus simple et plus efficace pour les partis politiques, les candidats, les administrateurs d’élections et, surtout, pour les électeurs. L’expression vote électronique est un terme général désignant une multitude de méthodes de vote faisant appel à la technologie électronique. Il existe trois principaux type de vote électronique : le vote par machine de dépouillement, le vote par ordinateur et le vote par Internet (ou vote en ligne). En ce qui concerne le dernier, il existe quatre types de vote électronique intégrés à Internet : le vote par borne électronique, le vote par Internet à un bureau de scrutin, le vote par Internet de circonscription et le vote à distance par Internet1. Le vote par borne électronique se fait normalement à l’aide d’un ordinateur dans un lieu contrôlé par des fonctionnaires électoraux; ce processus diffère du vote par machine de dépouillement, notamment par le fait que le vote s’effectue sur Internet. Le vote par Internet à un bureau de scrutin se fait à n’importe quel bureau de scrutin à l’aide d’un ordinateur contrôlé par des administrateurs électoraux. Le vote par Internet de circonscription est semblable au vote à un bureau de scrutin, sauf que l’électeur doit se rendre au bureau de scrutin auquel est officiellement rattaché dans sa circonscription. Le vote à distance par Internet permet à l’électeur de voter de chez lui ou de n’importe quel autre endroit ayant un accès Internet. Nous nous intéressons principalement dans cette étude au vote à distance par Internet, compte tenu du fait qu’il est devenu synonyme de « vote par Internet » dans la littérature, qu’il a le plus grand potentiel d’abaisser les coûts des options traditionnelles pour les électeurs et de rehausser l’accessibilité, et qu’il est le plus conforme aux autres développements technologiques dans la société2.

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